jeudi 18 septembre 2014

Boyhood - mon film de l'année (à date)

C'est un véritable tour de force qu'a réussi Richard Linklater avec ce Boyhood, échelonnant son tournage sur 12 ans pour capter l'essence de la jeunesse d'un garçon de 6 à 18 ans. À travers cet enfant qui devient un homme, c'est non seulement le portrait d'une famille qui nous est présenté, mais celui de toutes les familles et de toutes les jeunesses, le cinéaste réussissant à donner à son film quelque chose d'universel tout en demeurant fidèle à la cellule familiale microscopique qu'il a choisi de mettre de l'avant.



Nous ayant habitué à des films intéressants mais un peu bavards à mon goût, entre autres avec la trilogie des Before (Before Sunrise, Befone Sunset et Before Midnight), Linklater s'impose en fin observateur de la vie dans ce film quasi expérimental où les mêmes acteurs ont été filmés (pour la première fois à ma connaissance) sur une longue période. On y suit un garçon (impressionnant Ellar Coltrane) évoluant au sein d'une famille éclatée avec sa soeur (Lorelei Linklater, véritable fille du réaliateur). À raison de quelques jours de tournage par année, nous assistons ainsi au développement physique et psychologique de ce jeune homme, tout autant que des autres membres de sa famille. Les parents, joués par les extraordinaires Patricia Arquette et Ethan Hawke, vieillissent également avec beaucoup de courage devant nous, nous mettant immanquablement face à notre propre condition humaine, marquée par les événements, heureux ou non, qui surgissent dans notre vie sans crier gare.

Ainsi, le jeune homme traverse cette période de sa vie en étant témoin des erreurs de ses parents, avec une mère qui ne fait pas les bons choix en matière d'hommes et un père légèrement adulescent tout en demeurant très proche de ses enfants. Bref, des parents qui ne savent pas trop comment s'y prendre mais qui inculquent à leurs enfants une philosophie de vie qu'ils porteront toujours en eux, pour le meilleur et pour le pire.

Forgeant au fil du temps sa propre personnalité au gré des événements mémorables de la vie (déménagements, amitiés, premières amours, départ au collège, etc.), le personnage de Mason se dirige vers l'âge adulte en prenant un peu de chacun de ses parents tout en se construisant sous nos yeux, ce qui touche profondément.

Conte philosophique tout autant que portrait photographique et documentaire, Boyhood, sans fausses notes ni longueurs, est un voyage au coeur de la vie.  


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