mardi 25 mai 2010

Californication

Pour les chaudes soirées d'été au cours desquelles vous êtes tout de même tentés par votre divan, je vous conseille de vous louer la série Californication (sauf si vous êtes très corrects politiquement). Je n'ai écouté que la première saison, mais je suis vendue!
Diffusée sur la chaîne Showtime, sur laquelle ont été diffusées parmi les meilleurs séries des dernières années selon moi (Weeds, Les Tudors, Dexter, etc), la série suit la vie pour le moins mouvementée d'un écrivain célèbre mais en panne d'inspiration depuis que la femme qu'il aime est partie avec un autre. Cet écrivain assez désagréable est joué avec brio par David Duchovny, qui semble ici tout à fait à sa place.
Les dialogues sont intelligents, voire intellos, mais très drôles. Beaucoup de références à la littérature américaine ici. Ceux qui connaissent pourront encore plus comprendre les subtilités du scénario.
Évidemment, il y a pas mal de filles toutes nues, car le personnage console ainsi son coeur brisé. Mais c'est tellement plus que ça qu'on oublie vite cet aspect un peu 'à la mode'.
Tous les personnages secondaires sont bien construits et ne servent pas qu'à créer des situations dramatiques pour Duchovny. Les personnages de sa fille, sa femme et sa belle-fille sont particulièrement intéressants. En fait, les personnages dans cette série se questionnent sans arrêt, ne sont jamais blancs ou noirs, ce qui fait que les décisions qu'ils prennent sont souvent regrettables, mais toujours humaines.

Je répète que ceux qui s'offusquent devant peu hurleront de terreur (disons que la morale judéo-chrétienne en prend pour son rhume!). Pour les autres, vous n'en aurez que plus de plaisir...

Enfin, j'entamerai la saison 2 avec l'espoir qu'elle sera aussi bonne que la première!

Donnez-m'en des nouvelles.

jeudi 20 mai 2010

Deux films décevants

Sorry, je n'ai pas eu beaucoup de temps dernièrement pour me cultiver... En plus, il a fallu que je me loue deux films vraiment décevants! D'abord, Le code a changé, un film français dans lequel jouent pourtant plusieurs acteurs de renom (Karin Viard, Dany Boon, Emmanuelle Seigner, etc) et réalisé par Danièle Thompson, scénariste appréciée. Mais bon dieu que c'est plate! Un film français comme on les déteste, dans lequel tout le monde s'écoute parler, et où il est question de problèmes conjugaux dont on se fout franchement totalement. Je n'en peux plus de ce genre de film. Tant de talents gaspillés! Je n'arrive pas à comprendre ce qui peut leur faire croire que leurs crises existentielles peuvent nous intéresser. À force de se regarder le nombril, on fonce dans le poteau!

Ensuite, j'ai vu Crazy Heart, film pour lequel Jeff Bridges a remporté l'oscar du meilleur acteur. Il est vraiment extraordinaire, ainsi que sa partenaire, Maggie Gyllenhall. Mais on dirait qu'il manque une étincelle dans le scénario pour que l'on se soucie vraiment de ce qui arrive à ce chanteur country sur le déclin alcolo. Dans le genre (à peu près la même histoire), le film The Wrestler avec Mickey Rourke était de beaucoup meilleur.
Il y a de belles images, et les amateurs de musique country seront conquis, mais les autres risquent d'être tentés par l'option fast forward...

mercredi 12 mai 2010

Film de fou: Bronson

Ouf! Quel film de fou que ce Bronson (il faut dire que le personnage, qui est bien réel, ne donne pas sa place en terme de folie).
Genre de biographie de ce prisonnier anglais complètement disjoncté (il est encore en prison à l'heure qu'il est, et ce depuis 37 ans), le film est un véritable coup de poing dans la figure! On ne s'en remet pas si facilement...

Entré en prison au départ pour sept ans, Charles Bronson, né Michael Peterson, n'en sortira pratiquement jamais. Car bien décidé à devenir célèbre par tous les moyens, il sèmera la terreur dans toutes les prisons (qu'il appelle des hôtels) et asiles qu'il visitera.

Le film est disons l'exact opposé du biopic traditionnel. Le personnage est souvent devant une scène de théâtre, racontant sa vie à un public hilare (je n'entrerai pas ici dans les théories de distanciation...). Sinon, le personnage est dans une cellule, et les gros plans nous mettent face à cet être plus animal qu'humain.
Bien que le film soit parfois un huis-clos étouffant, certaines scènes complètement surréalistes nous font nous tordre de rire (la danse à l'asile - l'humour anglais à son meilleur).

Sur le plan des références, j'y ai vu beaucoup du film Les Idiots de Lars Von Trier, beaucoup aussi de L'orange mécanique (entre autres pour la musique), un peu de Trainspotting... Vous voyez le genre? Non, impossible! Le rythme, la violence, la grande maîtrise, l'originalité de la forme, tout ces aspects en font un véritable ovni. De tous les films que j'ai vu dans ma vie, celui-là est de ceux qui m'ont mise le plus mal à l'aise...

Le film de Nicolas Winding Refn (dont j'avoue bassement n'avoir jamais entendu parler) est en tout cas porté par un acteur franchement impressionnant: Tom Hardy.
Je n'aurais pas voulu le croiser dans la rue le soir même...

Un film à voir, et surtout un cinéaste à suivre, qui réussira on espère à trouver un style bien à lui.


PS En passant, pour un lendemain de veille, The Blind Side se laisse écouter plus que je pensais...

mardi 11 mai 2010

An Education

Un petit film que je me suis loué... que j'ai trouvé bien sympathique. Sans être un grand film, l'histoire m'a touchée et les acteurs sont très bons.

L'histoire? Au début des années 60, une jeune ingénue qui s'apprête à entrer à Oxford (c'est un film anglais) se laisse séduire par un homme plus âgé qui remet en cause ses certitudes et lui fait découvrir un monde dont elle ignorait l'existence. Complètement chamboulée par cette nouvelle instabilité, la jeune femme, très intelligente, se questionne sur ce que sera sa vie, selon les choix qui s'offrent à une femme au début des années 60.
En effet, l'éducation dont il est question dans le titre est-elle liée à l'école, au monde qu'elle découvre avec cet homme ou aux conclusions qu'elle tirera de cette relation? Probablement toutes ces réponses.
Aujourd'hui, probablement que toutes ces options pourraient être envisagées en même temps. Mais dans la banlieue de Londres en 1960, dans une Angleterre qui n'a pas encore connu l'ouverture d'esprit et la folie des années 60, cette famille extrêmement traditionnelle, dont la mère est complètement effacée et semble avoir arrêté de vivre le jour de son mariage et le père, qui se donne un rôle de père strict mais qui au fond ne demande qu'à sortir de cet enfer, il n'y a pas beaucoup d'option pour la jeune Jenny. Elle se doit de prendre des décisions lourdes de conséquences...
Bon, il est clair que la morale est peu subtile (vive l'école) et le film un peu prévisible, mais je dirais à louer.
Et même si c'est le même scénariste (Nick Hornby), on ne peut pas dire que c'est un petit bijou comme l'étaient About a boy et Love Actually (ces 2 fims, si vous ne les avez pas vu, louez-les absolument).

Enfin, la jeune fille est interprétée par Carey Mulligan, qui est vraiment extraordinaire - elle a d'ailleurs été nominée aux oscars pour ce rôle.

vendredi 7 mai 2010

Pièce Félicité

La pièce Félicité, écrite par Olivier Choinière et mise en scène par Sylvain Bélanger, est pour le moins particulière. Bien que cela m'ait pris un certain pour comprendre la façon dont la pièce était construite (chacun des personnages jouent au moins 3 rôles, et ils changent de personnages à tous les bouts de champ sans crier gare), il est clair que les thèmes abordés sont actuels et la construction très moderne.
Il est entre autres question d'une fan incontestée de Céline. Elle vit littéralement à travers elle. Cette femme a une vie disons particulièrement difficile, et survit grâce à sa capacité à vivre par procuration la vie de Céline.
Il est également question d'employés de Wal Mart qui sont fascinés par cette femme à la vie fabuleuse, discutant sans arrêt des menus détails de sa vie privée.

Il est clair que Choinière fait ici un constat d'une réalité particulièrement trouble. La fascination que créent chez plusieurs ces personnalités publiques plus grandes que nature est vraiment malsaine. Mais il est très difficile de passer à côté, et ce pas uniquement pour des employés de Wal Mart...

Donc, cette pièce pourrait toucher tout le monde, tant le sujet est universel. Mais la pièce est construite de fâçon tellement alambiquée que si vous n'êtes pas, comme moi, des habitués de théâtre expérimental, il vous sera difficile de comprendre ce qui se passe avant la fin de la première heure.

Mais lorsque l'on comprend ce qui se déroule devant nous, on est touché. Je comparerais cette pièce à un film de David Lynch, incompréhensible en grande partie, mais vraiment éclairant lorsque, enfin, le sens se donne à nous. Nous abordons alors une réflexion, et avons l'impression de sortir du théâtre plus lucide.

lundi 3 mai 2010

The Box

Si vous ne savez que louer ces temps-ci, je vous conseille The Box, de Richard Kelly avec Cameron Diaz et James Marsden. C'est un film particulièrement réjouissant à mon avis. Bien sûr, il faut partir du principe que c'est un hommage aux films des annnées 70 (non seulement dans le décor, mais dans la facture visuelle, le rythme, les plans de caméra, mais surtout l'histoire sans queue ni tête à laquelle on croit contre notre gré). Je ne veux pas trop en dire, mais disons que la prémisse de départ est très simple: un couple se fait offrir une boîte. Un homme mystérieux les visite pour leur dire que s'ils appuient sur le bouton qui se trouve sur la boîte, quelqu'un mourra, mais ils gagneront 1 million $. Que feront-ils et quelles seront les conséquences leur décision?
Nous sommes parfois dans Shining, parfois dans Rencontres du 3ième type, mais toujours un peu perdu.

Sous des airs de film de série B, The Box réussit à coup sûr à nous faire frissonner (moi en tout cas - mais je ne sais pas si je suis une référence en la matière). Il faut se laisser embarquer dans cette histoire abracadabrante et s'amuser à trouver les références aux classiques!

Je tiens par contre à dire que la première heure est meilleure que la deuxième. Le scénario a manqué de jus à la fin.

Mais ça reste un film qui s'écoute drôlement bien!