lundi 31 janvier 2011

Mary and Max Trailer

Deux très bons films à louer...

Mary & Max, film d'animation d'Adam Elliot, est vraiment touchant, voire triste. Cette histoire relatant la vie d'une petite fille issue d'un milieu prolétaire australien qui entretient une correspondance durant plus de 20 ans avec un new-yorkais atteint du syndrome d'Asperger est fascinante, et la relation entre ces deux êtres particuliers est dépeinte de façon très originale, tant sur le plan graphique que scénaristique.

Portés par les voix de Philip Seymour Hoffman et de Toni Collette, les personnages se livrent l'un à l'autre avec parfois beaucoup d'inconscience et d’insouciance, sans aucune retenue. Une enfant perturbée dont les parents sont absents (physiquement ou psychologiquement) et un homme complètement asocial qui compense les lacunes dues à son immense solitude en ingurgitant de la nourriture se trouvent par hasard et développent une complicité à distance. Deux êtres rejetés de tous qui se posent des questions sur le sens de la vie, de la mort, de la maladie, de l'amour. C'est très intense par moments, mais parsemé de moments d'humour très réussis.

Autant le dire, nous sommes ici bien loin de l'univers de Disney. Le film dépeint crûment une réalité très difficile, des vies moroses et sans joie dans lesquelles les seules parcelles de bonheur arrivent sous forme de lettres et de chocolats. Mais le film est aussi très charmant et drôle. En fait, bien que je me sois effondrée en larmes au cours du visionnement, ce qui me reste en tête est plutôt le charme des personnages et la justesse de leur regard sur le monde, bien que naïf et sans nuances.

C'est aussi un film sur l'amitié, sur le lien extrêmement fort qui peut unir deux personnes sans même qu'elles se soient jamais rencontrées. Une oeuvre forte. À voir...



Un autre film à voir, dans un tout autre registre: The Town, réalisé par Ben Affleck. Franchement, j'ai trouvé ce film enlevant, plein d'inventivité sur le plan de la réalisation et d'une authenticité impressionnante.

Ben Affleck a selon moi vraiment trouvé sa voie en faisant de la réalisation plutôt qu'en jouant l'acteur, ce qui lui réussit plus ou moins bien. En effet, j'avais aussi bien aimé son premier film, Gone Baby Gone. Dans le film qui nous occupe, excellent thriller, Affleck dépeint avec beaucoup d'inventivité la vie d'un quartier pauvre de Boston nommé Charlestown. Dans ce quartier, tous sont amis ou proviennent de près ou de loin de la même famille. Ce qui fait que les alliances se transmettent de génération en génération et qu'il est assez difficile de sortir comme d'entrer dans ce monde particulier.

Adapté du livre Prince of Thieves de Chuck Hogan, le film raconte l'histoire d'une bande de durs à cuire braqueurs de banque qui font la pluie et le beau temps à Boston. Ils fonctionnent en groupe de quatre, et travaillent pour un vieux de la vieille (le dernier rôle de Pete Postlethwaite) qui fonctionne selon des codes archaïques rappelant les films de mafia des années 70.

Sauf que l'un de ces vols tourne mal, et le groupe se voit obligé de prendre une employée en otage (Rebecca Hall, qui jouait dans Vicky Christina Barcelona). Ils la laissent partir, mais l'un des leurs se doit de la surveiller pour savoir ce qu'elle raconte à la police. C'est ainsi que Doug (Affleck) s'éprendra de cette femme, et développera une relation avec elle en omettant, bien sûr, de lui faire part de sa véritable identité.

Cette ligne directrice est selon moi l'aspect le moins intéressant de ce film. Car autour de cette histoire d'amour, la vie difficile des quartiers chauds, l'accent emprunté par les personnages, les liens de filiation, le thème de la trahison, les personnages secondaires et, oui, les scènes de vol de banques (toujours fascinant de voir la façon dont ils s'y prennent) sont tant de tentacules explorées intelligemment.

Outre Ben Affleck, qui s'est donné le premier rôle, les acteurs offrent tous des compositions très réalistes. D'abord, Jeremy Renner (The Hurt Locker) vole la vedette dans toutes ses scènes, tant il semble toujours prêt à exploser. Le tempérament bouillant et imprévisible du personnage est extrêmement bien rendu par l'acteur, qui a vraiment le visage de l'emploi. Ensuite, Jon Hamm (Don Draper de Mad Men) est crédible dans le rôle de l'agent du FBI en charge du dossier, et Chris Cooper est très touchant en père emprisonné depuis toujours qui tente tout de même de protéger son fils.

Bien sûr, on ne parle pas ici d'un chef d'oeuvre, le scénario manquant un peu de substance et n'échappant pas aux clichés. Mais selon moi, Affleck possède une sensibilité particulière qui lui permet de cerner les personnages avec justesse et profondeur. Il a également de bonnes idées visuelles et ses plans sont construits de façon toujours intéressante. De plus, il est clair que la ville de Boston, ici personnage important du film, est très importante pour le réalisateur, qui la filme avec un mélange d'amour et de ressentiment. Comme si elle lui rappelait de bon mais aussi de douloureux souvenirs.

Vous me direz que l'on est loin de The Departed, de Scorsese et de Mystic River, de Clint Eastwood, qui se déroulaient aussi dans les quartiers chauds de Boston: vrai. Mais The Town reste un divertissement très efficace, voire plus... Ce qui est mieux que la plupart des films de ce genre.

mardi 25 janvier 2011

Y en aura pas de facile - en effet

Ouf! Même mon journal, que j'ai recommencé à lire cinq minutes après avoir débuté le film, n'a pas suffi à diminuer l'ennui que ce Y en aura pas d'facile a suscité chez moi. C'est dommage, car l'idée de départ était bonne. Il y est question d'un homme qui s'inscrit sur un site de rencontres. Pour ce faire, il doit produire une vidéo, sur laquelle il se met à raconter sa vie.
Les différentes étapes de sa vie sont donc traduites en images, mais le personnage principal est joué par différents acteurs, selon la période dont il est question. Voilà qui était selon moi une bonne idée.

Le problème, c'est que les situations décrites sont tellement clichées que ça en devient à la fois risible et ennuyant: une prostituée qui s'occupe de son fils, une pitoune qui se déguise en laide pour rencontrer un gars qui l'aime pour 'son intérieur', un couple qui se fait voler son billet de loto qui s'avère gagnant, et plusieurs autres tout aussi édifiantes. De plus, le lien entre toutes ces histoires est flou, voire inexistant. On ne comprend pas les agissements des personnages, qui sont pour le moins questionnables et, ce qui est très grave au cinéma, on s'en fout éperdument. Dans ces circonstances, comme aucun des personnages n'est réellement intéressant, le spectateur se désintéresse de façon exponentielle.

Le réalisateur, Marc-André Lavoie, avait coréalisé avec Simon-Olivier Fecteau le film Bluff en 2007, que j'avais trouvé sympathique (quoi que je me souviens avoir pensé que le buzz était un peu trop intense par rapport à la qualité du film). Il a ici voulu recréer un film à l'esprit déjanté avec une galerie de personnages éclectique, mais il est passé à côté de l'émotion et des blagues drôles pour survoler platement les histoires pathétiques de ces pauvres gens.
À vos risques…

Je voulais dire un petit mot à propos du resto La montée de lait (5171 Rue Saint-Laurent) où je suis allée déjeuner avec ma mère dimanche passé. C'est très bon, mais disons que j'ai trouvé que c'était assez cher pour bruncher (70$ pour 2). Bien sûr, les crêpes au confit de canard étaient délicieuses, mais ça prend un estomac fait pas mal fort pour commencer ainsi la journée. Dans le genre, j'ai préféré le brunch à 19$ de M sur Masson. Je vais retourner à La montée de lait en soirée, histoire de vivre la vraie expérience...

En passant, je sais que vous le savez, mais je ne peux me retenir de dire que Incendies, mon film de l'année (avec Carlos, d’Olivier Assayas), est maintenant en nomination aux Oscars pour le meilleur film étranger. Yé!

lundi 24 janvier 2011

Soul Kitchen - Bande annonce

Soul kitchen - Un gros point d'interrogation

Réalisé par Fatih Akin, réalisateur allemand d'origine turque, Soul Kitchen nous laisse pantois. En effet, Akin nous avait habitués à des films très intenses (le road movie particulier Julie en juillet, Head-on, histoire d'amour déchirante ou encore De l'autre côté, qui s'intéressait au sort des immigrants turques en Allemagne, et qui avait gagné la Palme du meilleur scénario au Festival de Cannes). Ces films ont tous un très lourd potentiel dramatique. Ils sont même, parfois, difficiles à supporter tant ils sont violents et témoignent d'une réalité particulièrement crue.

Bien que la réalité ne soit pas 'jojote' pour les personnages dans ce film, le scénario ressemble plus à un exercice de style qu'à autre chose. On y suit les aventures d'un jeune homme (joué par Adam Bousdoukos, que je n'avais jamais vu) dont le restaurant, nommé Soul Kitchen, est en difficulté. En même temps, la vie personnelle de cet homme se désorganise complètement lorsque sa copine part vivre en Chine, que son frère sort de prison et qu'il se brise le dos, cela le forçant à engager un nouveau chef cuisinier, qui transformera pour de bon l'ambiance et la nourriture du resto. Voilà pour le synopsis.

Que penser de tout ça? D'abord, Soul Kitchen est le titre d'une chanson de The Doors. Lorsqu'on en écoute les paroles, on en découvre la base du scénaio du film: la nourriture qui nourrit l'âme, les problèmes de couple, l'alcool, la cigarette...
De plus, le héros du film est organisé physiquement comme Jim Morrison (coupe de cheveux, costumes). Pourquoi cette référence? Nul ne le sait...

Puis, bien que sympathique, le scénario part tellement dans toutes les directions qu'il n'a aucun sens. De plus, à mon avis, c'est tout sauf drôle, et les tentatives burlesques des acteurs pour nous faire rire sont même assez pathétiques. Beaucoup de critiques ont parlé d'un humour décapant... Je ne vois pas du tout où ils ont détecté une telle chose. Est-ce lorsque le chef met un aphrodisiaque dans la bouffe? Est-ce lorsque le personnage se fait casser le dos par un gros monsieur dégoulinant de sueur? C'est plutôt dépassé et cliché que décapant tant qu'à moi.


Il se dégage tout de même de ce film une atmosphère particulière bercée par une bande originale très intéressante (souvent Live - il y a la plupart du temps un groupe qui joue de la musique dans le resto!). Mais la question que l'on se pose, c'est: Qu'est-ce qu'a bien pu vouloir faire Akin? Nous raconter des souvenirs de jeunesse? Faire un exercice de style en faisant improviser les acteurs et en ne construisant pas la psychologie de ses personnages au préalable?

Je crois que l'essai est raté, et que le film est plus ou moins ennuyant. En fait, c'est comme si on attendait toujours la bonne blague, le bon dialogue... et qu'il n'arrivait jamais.

Si vous n'avez pas peur des longueurs et que vous adorez Fatih Akin et que, du coup, vous ne me croyez pas, allez-y. Sinon, je vous conseille de vous abstenir.

dimanche 16 janvier 2011

The Social Network - Impressionnant / Eat pray love... un peu moins

Dimanche soir, après avoir écouté The Social Network, de David Fincher, j'ai regardé la fin des Golden Globes pour voir le film remporter les derniers honneurs, les plus importants. Et je n'en fus pas surprise (par contre, je n'ai pas encore vu Black Swan, qui a l'air très impressionnant). Ce film, au cours duquel il n'y a selon moi aucun temps mort (rare), est très réussi, voire plus.

Comme on le sait, il s'agit de l'histoire de la création de Facebook par Mark Zuckerberg - quoique cette partie de l'équation est contestée par plusieurs, qui réclament tous leur part du magot (Facebook vaut aujourd'hui plus de 50 milliards de dollars, et Zuckerberg est le plus jeune milliardaire du monde). On assiste donc, dans ce film extrêmement touffu et subtil, aux procédures judiciaires qui accablent Zuckerberg, poursuivi par plusieurs, dont son meilleur (et seul) ami, cofondateur du site. Forcé de raconter l'histoire de la fondation de Facebook, nous revivons, à travers plusieurs flashbacks, cette période qui, il faut bien le dire, changera la façon dont plusieurs perçoivent leur propre vie et celle des autres.

Le film est écrit par Aaron Sorkin (d’après le roman The Accidental Billionaires de Ben Mezrich), créateur de l'extraordinaire série The West Wing, qui traite de politique américaine. Il va sans dire que le scénario est le grand intérêt de ce film, tant il est intelligent, à la fois critique et admiratif d'une jeunesse inventive mais intransigeante, égocentrique et muée par la recherche continue de la richesse.

Également, le personnage de Zuckerberg est exploité de façon fascinante. En effet, on est toujours dans le flou quant à ses véritables fautes dans toute cette affaire. Est-il plus ou moins autiste, tête en l'air, calculateur, machiavélique, naïf? Est-il manipulé ou manipulateur? Difficile à dire... D'ailleurs, en deux minutes, la première scène du film nous présente ce personnage dans toute sa complexité. Il est dans un bar avec sa copine, Erica Albright (Rooney Mara, que Fincher a engagée pour jouer Lisbeth Salander dans son adaptation du premier tome de la série Millénium), et il tient un discours alambiqué et incompréhensible que sa blonde tente de mettre en perspective. Il oscille sans arrêt entre le statut d'attachant à celui de méchant, en passant par quelques moments où l'on se questionne sur sa santé mentale.

L'acteur qui le personnifie, Jesse Eisenberg, que l'on avait beaucoup aimé dans Adventureland, habite littéralement le personnage. Également, Andrew Garfield, plus ou moins nouveau venu dans le paysage hollywoodien, est à la hauteur dans le rôle du cofondateur et ami trahi.

Évidemment, bien que le scénario et les dialogues soient des plus impressionnants en terme d'intelligence, surtout si on pense au sujet du film, disons pas très cinématographique, on ne peut passer sous silence la réalisation de Fincher, qui ne tombe selon moi dans aucun piège reliés à ce type de film, qui prennent parfois l'allure de documentaire, ou ont tendance à magnifier le sujet.

Enfin, je ne suis pas du tout d'accord avec ceux qui ont dit que le film était trop bavard. J'ai cherché tout le long du visionnement les passages que j'aurais pu ainsi qualifier, sans jamais les trouver. Au contraire, j'ai trouvé les dialogues incisifs et vrais, réalistes. Également, il ne s'agit pas nécessairement ici de la vérité - le véritable Zuckerberg n'a disons pas beaucoup aimé le film et assure qu'il n'est pas comme ce personnage, qui n'est pas dépeint de façon très sympathique.

À voir.


Pour ce qui est de Eat Pray Love, histoire qui m'intéressait zéro au demeurant (je ne suis pas une grande fan des quêtes spirituelles moralisatrices), je n'ai finalement pas détesté ça. J'ai trouvé que Julia Roberts était très douée. Elle porte le film sur ses épaules avec une légèreté apparente, joue toujours juste et est encore, il faut bien le dire, très belle. Elle sait rendre son personnage attachant, malgré tous les clichés dont il est question dans l'histoire.

Réalisé par Ryan Murphy, un homme à la personnalité très complexe (il a créé les séries Nip/Tuck et Glee, qui peuvent difficilement être plus différentes - et le voici en réalisateur d'une ode à la psycho-pop!!), le film est très beau, il est vrai. Plein de couleur et de belles images des pays où se rend cette femme dans sa quête de retrouvailles avec elle-même. De plus, il y a James Franco et Javier Bardem, qui ont constitué un gros plus dans mon appréciation du film. Richard Jenkins, que le personnage de Roberts rencontre lorsqu’elle est rendue dans la phase ‘prier’, est aussi très touchant.

Une chose est certaine, l'histoire ne m'a pas vraiment parlée, mais le film m'a donné le goût de voyager. C'est déjà ça.

mardi 11 janvier 2011

'Dinner for Schmucks' Trailer HD

2 petits films à louer... ou pas

Dinner For Schmucks, le remake du Dîner de cons, souffre évidemment de la comparaison avec l'original. Moins subtil, moins profond, moins satirique et beaucoup moins méchant (on y retrouve donc plus de bons sentiments, et une fichue morale à l'américaine qui nous énerve particulièrement), jamais ce Dinner ne pourra égaler le film de Veber. Mais cela ne veut pas dire que ce n'est pas drôle!

Tim (Paul Rudd, qu'on aime bien) est ambitieux. Lors d'une réunion, il expose une idée qui impressionne son patron. Celui-ci lui donne le privilège d'assister au dîner de con qu'il organise. Il trouve ce con en la personne de Barry (toujours hilarant Steve Carrel, dont le personnage n'est finalement pas si loin de son Michael de la série The Office), genre de taxidermiste qui récupère des souris mortes pour en faire des personnages, pour recréer des peintures célèbres, ou pour imager les événements qui ont marqué sa vie.

Les deux tiers du film sont construits selon le même canevas que le film français. Barry s'immisce dans la vie de Tim, complique sa relation avec sa blonde, s'invite à dormir. Le duo d'acteurs produit à ce moment de vrais moments comiques, même si parfois on voit venir les gags. Il y a aussi Lucy Punch (révélation de l'année, elle jouait, dans le dernier Woody Allen, le rôle de la femme d'Anthony Hopkins), qui interprète une femme qui harcèle Tim et à qui Barry va évidemment donner l'adresse. On remarquera également la présence de Zack Galifianakis (The Hangover), en contrôleur des impôts nouveau genre, et Jemaine Clement (de Flight of the Concords), qui personnifie un l'artiste chiant, dont les oeuvres m'ont fait beaucoup rire.
Et la scène du fameux dîner, qui a lieu dans cette version (contrairement à la version française) donne lieu à de superbes numéros d'acteurs.

Franchement, j'ai beaucoup ri pendant ce film. La réalisation de Jay Roach est rythmée, il y a bien peu de moments vides. Ne boudez pas votre plaisir, mais tentez, même si c'est difficile, de ne pas trop faire de comparaisons.

J'ai aussi écouté un petit film de filles que je n'ai pas détesté: Going the Distance. Mettant en vedette Justin Long et Drew Barrymore, on y suit les hauts et les bas d'un couple qui tente la relation à distance, elle à San Francisco, lui à New York.

Bien sûr, on y retrouve tous les clichés habituels dans ce genre de film. Mais j'ai trouvé que l'humour était bien dosé, et les personnages secondaires assez comiques, surtout les amis de Long, qui ont un langage assez cru sans être vulgaire. Bon, je ne suis pas certaine que ce soit normal que les scènes entre les boys soient plus intéressantes que celles entre les deux personnages principaux...

Bref, c’est un film que l'on loue, et que je me garde bien de vous conseiller, mais au cours duquel on oublie ce qu'est réfléchir et qui nous sort de la tête aussitôt. Parfois, j’ai envie de dire pourquoi pas?

samedi 8 janvier 2011

24_Heures_Chrono_Trailer_Saison 8

La dernière de 24

Bien que totalement invraisemblable et souvent risible, la dernière et ultime saison de 24 nous a captivée autant que les autres. Difficile de savoir pourquoi, car on a bien souvent rigolé devant certaines répliques ridicules, le mauvais jeu de certains acteurs et les situations des plus saugrenues.

Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de 24 épisodes d'une heure dont les événements se déroulent en temps réel. On y suit l'agent Jack Bauer (Kiefer Sutherland, dont le rôle lui collera à la peau pour longtemps) qui travaille selon ses propres règles, ne respectant jamais au grand jamais l'autorité, pas même celle de la présidente des État-Unis. En 24 heures, il déjoue donc des complots terroristes (toujours des Arabes ou des Russes, dans le présent cas les deux), trouve des bombes nucléaires et recherche d'autres engins qui auraient comme conséquence de faire sauter New York ou Los Angeles, et donc de tuer plusieurs Américains.

Dans cette saison 8, Jack doit d'abord trouver les terroristes qui menacent de faire exploser l’ONU. Il est, dans cette tâche pour le moins ardue, parfois aidé de la CTU (cellule antiterroriste), parfois poursuivi par elle pour différentes raisons. Mais il peut toujours compter sur sa fidèle alliée Chloé, qui embarque toujours dans toutes ses folies.

Bref, cette histoire de bombes prendra vous vous en doutez des proportions énormes (il faut tout de même nous tenir en haleine durant 24 heures). En effet, on apprend vite que le but des méchants est en fait de faire échouer le traité de paix que tente de signer la présidente avec la Russie et le 'Kamistan'. Et ils ne reculeront devant rien.

Comme à l'habitude, il y a une taupe dans l'équipe de la CTU (il y en a toujours une, le fun est de tenter de la découvrir avant qu'ils ne nous le disent), qui fait toujours échouer les tentatives de l'équipe pour trouver les méchants. Car ici, il n'y a pas de zones grises. À part Jack, dont le personnage est un peu plus étoffé, tous sont soit bons, soit méchants. Le monde est simple à comprendre, il y a les alliés et les opposants du régime. Bien sûr, c'est aussi extrêmement patriotique.

Dans cette saison, pour une raison que nous avons eu de la difficulté à cerner, Jack est assoiffé de vengeance (!) et il est très violent. Il étripe littéralement ses victimes, est sans pitié et agit comme un tueur en série. J'ai beau y réfléchir, je ne comprends pas pourquoi les scénaristes le dépeignent comme un fou furieux dans cette saison particulière. Enfin...

Malgré tout, impossible d'arrêter! Quand on commence, on est bien capable de se coucher à 2h du matin car on ne peut plus s'arrêter et ce, même si on trouve tout cela souvent difficile à croire (par exemple, Jack se fait poignarder, il dit 'ouch' et il repart à courir)! Mais le produit est de qualité, le budget énorme et le tout très bien monté, de façon à ce que chaque heure se termine sur une situation dont on doit ABSOLUMENT savoir comment Jack va réussir à se sortir.

C'est la dernière saison, il n'y en aura pas d'autre. Pour ceux qui voudraient commencer cette série, je vous assure que les deux premières saisons sont vraiment haletantes. Après, on a compris le principe...

dimanche 2 janvier 2011

Inception - pas sûre...

Un homme échoué sur une plage, une rencontre entre cet homme et un vieil asiatique, une toupie... Tels sont les éléments qui nous sont donnés au début de Inception, de Christopher Nolan, et tels sont les seules certitudes que nous auront à la fin du film.
Est-ce un problème? Cela dépend de la façon dont on appréhende ce film particulier. On doit en effet accepter que l'on ne contrôlera pas tout, et que l'on comprendra ce que l'on veut bien comprendre. Car il s'agit d'un scénario pour le moins complexe, intéressant mais probablement trop ambitieux.
Dom Cobb (Leonardo Di Caprio) a une spécialité très particulière: il s'infiltre dans l'inconscient des gens en passant par leurs rêves et peut ainsi leur soutirer de l'information. Il se fait toutefois engager par un riche et puissant homme d'affaire pour implanter une idée (au lieu de la soutirer) dans la tête de l'héritier d'un immense conglomérat. Comment? En multipliant les niveaux de rêves de cet homme pour qu'il ne puisse plus différencier les niveaux de réalité dans lesquels il se trouve. Contrat difficile, même pour Cobb, qui devra recruter une équipe de professionnels pour arriver à ses fins. Mais tous apprendront que jouer avec les niveaux de réalité comporte des risques, et personne ne peut sortir indemne d'une pareille aventure.

Je tiens à dire que je suis fan des films incompréhensibles, j'adore David Lynch et ses délires psychanalytiques. Mais je n'ai pas embarqué dans ce Inception. À vouloir trop en faire, il me semble que Nolan s'est lui-même perdu dans ses couches de réalité. Je peine à comprendre l'engouement des critiques pour ce film, genre de mélange entre Strange Days (de Catherine Bigelow, superbe) et The Matrix (le premier, bien entendu).

Oui, les références à la littérature, aux mythologies grecques et romaines et surtout à la psychanalyse sont intéressantes et amusantes à découvrir. Et visuellement, certaines trouvailles sont vraiment impressionnantes (c’est ce que j’ai préféré).
Mais il y a selon moi dans ce film plusieurs problèmes.
D'abord, on ne croit pas à l'histoire entre Di Caprio et Marion Cotillard, qui semble perdue dans cet univers qui la dépasse de toute évidence, et Ellen Page, très bonne actrice au demeurant, a l'air de tout sauf d'une architecte (!). Enfin, Tom Hardy joue de façon caricaturale. Seul Joseph Gordon-Levitt (500 days of Summer) est crédible dans la peau du bras droit et homme de confiance de Cobb.
Ensuite, on ne croit pas à l'histoire. C'est comme si le scénario était à la fois trop alambiqué tout en n'étant pas assez incompréhensible. Tant qu'à faire, je préfère n'être portée que par mes instincts, comme devant Inland Empire de Lynch par exemple. Nolan nous donne donc à la fois trop et pas assez d'explications quant à sa fameuse théorie de l'origine de la pensée et de l'idée.

Enfin, Inception est un film que j'aurais beaucoup aimé aimer... Mais ce n'est pas arrivé. Je comprendrai si plusieurs ne sont pas de mon avis, faites-le moi savoir et on en débattra.

Un petit mot à propos de Salt, que je me suis louée dans le temps des fêtes. Hum... un bon divertissement, au mieux. Criblé d'invraisemblances, le scénario est toutefois bien mené et Angelina Jolie, qui a trois expressions (moue de frustration, moue de joie, moue de dédain), est pas mal impressionnante dans ses cascades (elle vole!). Mais j’en connais qui ont beaucoup aimé. Alors, à recommander aux amateurs du genre.