lundi 26 septembre 2011

Paul - une belle surprise

Très bon petit film que ce Paul, réalisé par Greg Mottola, qui nous avait donné, entre autres, Adventureland, que j'avais trouvé très charmant.

Ici, on est moins dans le charme que dans la comédie pure et simple. Si vous avez aimé, comme moi, Shaun of the Dead (si vous ne l'avez pas vu, louez-le!), la parodie des films de zombies faite par la même gang, vous serez sans doute intéressés par l'humour déjanté et corrosif de ce film.

On y suit les aventures de deux anglais complètement geeks - lire amateurs de Comic-con et autres BD - qui débarquent aux États-Unis pour voyager sur la mythique route où plusieurs ovnis ont été repérés...

Nos deux anti-héros, interprétés par Simon Pegg et Nick Frost, qui ont aussi écrit le scénario, rencontrent par pur hasard (!) sur leur route un certain Paul, alien de son état, qui vient de s'échapper d'une centrale gouvernementale qui voulait voler son cerveau, cerveau qui en connaît d'ailleurs un tas sur tous les sujets - il a par exemple conseillé Spielberg sur plusieurs de ses films, et a eu l'idée du personnage de Mulder dans X-Files!

Nos deux comparses acceptent donc de l'aider, et malgré quelques réticences, ils partent sur la route avec cet être particulier, dont la voix, hilarante, est celle de Seth Rogen. En tant que tel, il est clair que le Paul en question fait littéralement le film. Il est hyper vulgaire, porté sur la chose, et même si habituellement l'humour un peu grossier ne me fait pas rire, je l'ai trouvé tout bonnement tordant! Il boit, il fume de tout, il danse... Il n'est pas politiquement correct, pour dire le moins. On est loin d'E.T.!


Au cours de ce road movie, ils sont évidemment poursuivis par de gros méchants et rencontrent des personnages hauts en couleur, représentatifs d'une Amérique dont on ne se lasse pas de décortiquer les travers. Ces personnages sont représentatifs, aussi, d'une histoire du cinéma de science-fiction américain, dont la plupart des classiques ont droit à un hommage. De nombreuses références parsèment en effet le film, allant de Superman à Star Wars en passant par, évidemment, Encounters of the Third Kind, et comprenant, bien entendu, une super référence à Alien, film de science-fiction par excellence.

Une visite intéressante à travers un genre cinématographique (uniquement?) mythique auquel plusieurs vouent une véritable et un peu particulière adoration.

Bien sûr, si vous détestez le genre, ne louez pas ce film. Sinon, le charme opèrera à coup sûr, et vous passerez un bon moment. À louer pour égayer un soir d'automne.

dimanche 25 septembre 2011

Dexter saison 5



bridesmaids

Damages (s.3) et Dexter (s.5) deux séries qui s'améliorent avec les années

J'aime beaucoup ces deux séries, très différentes l'une de l'autre, mais également bien ficelées et écrites. Attention! Les trailers donnent des punchs, pour ceux qui ne sont pas rendus là!!

Dexter

Comme toujours, Dexter, expert en taches de sang pour la Miami Metro police, continue son oeuvre parallèle, qui consiste à éliminer les malfrats et autres violeurs. Cette saison-ci, toutefois, il se remet difficilement d'un très grave traumatisme pour lequel il se sent responsable.

La culpabilité le forcera d'ailleurs à s'occuper d'une jeune femme (excellente Julia Stiles) traumatisée, agressée et laissée pour morte par cinq copains d'enfance qui n'en sont pas à leur première expérience su genre. Un terreau fertile pour Dexter, qui peut s'en donner à coeur joie, bien que certains d'entre eux s'avèrent être des adversaires de taille - je pense à Johnny Lee Miller, qui interprète Jordan Chase, un genre de motivateur personnel vraiment peu rassurant.

La relation qu'il construit avec cette femme, Lumen, qui devient en quelque sorte sa partenaire dans le crime, est selon moi l'attrait principal de cette saison 5. Il se sent à l'aise avec elle, car elle est la seule à le connaître véritablement. Mais cela peut-il durer? Ils retrouvent ensemble un semblant de paix intérieure, mais le 'dark passenger' de Lumen est-il permanent comme le sien?

Évidemment, comme lors de chaque saison, certains collègues de travail soupçonnent cet être si particulier d'activités un peu louches, et Dex réussit toujours à les semer... de façon parfois un peu tirée par les cheveux, j'en conviens.

Tout de même, une saison particulièrement enlevante selon moi. Même si les intrigues secondaires sont totalement initéressantes, les méchants sont dignes de ce nom et des monologues intérieurs de Dexter particulièrement décapants, intéressants, toujours aussi critiques par rapport aux travers de l'Amérique.

Damages

Totalement différente, la série Damages est construite sous la forme d'un excellent suspense de 12 épisodes. Élaborée en flash back, on nous montre la fin au début avant de recoller les morceaux devant nous, mais toujours de façon complètement inattendue.

En effet, on interprète toujours mal les flashback. Même si on connaît le stratagème des scénaristes, on se fait avoir à tout coup! Très fort...

Le personnage principal, Patty Hugues (Glenn Close, à glacer le sang), est une avocate très reconnue à New York, tant pour les causes qu'elle défend que pour sa façon, pas toujours disons traditionnelle, de parvenir à ses fins.
Fine manipulatrice, Patty a toutefois rencontré son égal en la personne d'Ellen Page (Rose Byrne), une avocate qui a déjà travaillé pour elle dans les années précédentes et qui se trouve maintenant au bureau du procureur.

On ne sait jamais laquelle des deux est la plus diabolique, laquelle cache un couteau dans sa manche. De qui doit-on se méfier? De l'une, de l'autre, des deux, d'aucune? Telle est la question. Il n'y a pas de blanc ou de noir, mais tout est crade, le pire de l'humain ressortant toujours au contact de Patty Hughes.

Dans cette saison-ci, Patty défend les victimes d'un scandale financier à la Bernard Madoff. Sauf que la famille à la source du scandale n'entend pas à rire et les dommages collatéraux seront importants et irréversibles pour chacun des personnages impliqués.

À voir absolument, après, bien sûr, les deux premières saisons!

En passant, un bon petit film de filles, drôle, irrévérencieux et parfois vulgaire, mais dans lequel chacune va se reconnaître: Bridesmaids.

dimanche 18 septembre 2011

MIDNIGHT IN PARIS (2011) - Woody Allen - Official Movie Trailer - HD 1080p

Midnight in Paris - Que de plaisirs...

D'emblée, je dois dire que je vais toujours voir les films de Woody Allen avec un a priori positif. Donc, bien que peu convaincue au début, trouvant la galerie d'images de la ville de Paris présentées par Allen franchement ringardes, voire clichées, j'ai finalement été happée par le scénario, imaginatif et désarçonnant.

L'histoire ce cet homme, un scénariste original et cultivé à l'imagination débordante contraint par la vie à brimer cette impulsion et à travailler de façon mécanique, s'étant laissé entraîner un peu malgré lui dans une relation qui ne lui convient pas, est touchante.

Arrivé à Paris avec sa fiancée superficielle et peu sympathique (Rachel McAdams, superficielle et peu sympathique) et les parents de celle-ci, Gil, qui tente sans succès d'écrire un livre, est tant inspiré par la Ville Lumière qu'il permet à son imagination de prendre le dessus, à sa céativité de s'émanciper. C'est ainsi que le soir venu, il est transporté dans le Paris des années 20, époque qui représente pour lui le summum du bon goût et de l'audace. Il y rencontre, par pur hasard évidemment, tous les peintres et écrivains qui l'ont inspiré au cours de sa vie et grâce à qui il est devenu scénariste. Il passe avec eux des soirées mémorables, au cours desquels ces génies passés à l'histoire lui exposent leurs théories et lui expliquent leur oeuvre, tout en le considérant comme l'un des leurs.

Le jour, par contre, il est contraint de visiter la ville de toute autre façon, en compagnie de sa fiancée et de deux amis de celle-ci, Paul (Michael Sheen, hilarant) et Carol, des gens blasés et prétentieux, ce qui donne lieu à des scènes franchement joussive. Par exemple, alors que Gil s'est fait expliqué la veille, par Picasso lui-même, la signification profonde d'une de ses toiles énigmatiques, Paul lui sert de fausses banalités auxquelles il croit profondément, ainsi que tous les autres, pendus à ses lèvres... Tant de choses, la nuit venue, à raconter à Dali, à Bunuel ou à Hemingway!

Owen Wilson trouve ici un rôle qui lui sied à merveille. Jamais on ne l'avais vu si à l'aise, si drôle, si pertinent. Vraiment, une révélation. Bien sûr, comme toujours, les personnages secondaires énigmatiques abondent, d'autant plus qu'ici il s'agit de Toulouse-Lautrec, de Zelda et Scott Fitzgerald, ou encore de Louis IV (ah oui, on ne se balade pas que dans les années 20)!

On pense à La Rose pourpre du Caire et à Deconstructing Harry (à voir ou à revoir) ou au segment Oedipus Wrecks dans New York Stories - génial - pour l'originalité du scénario et les libertés prises avec le réel, le vraisemblable. Vraiment, un Woody Allen original et sans prétention. Ne manque que lui, bien que son nouvel alter ego, Owen Wislon, semble tout à fait à sa place.

Midnight in Paris est un film qui, étonnamment, est à la fois nostalgique et contemporain. Vrai qu'on a toujours l'impression que notre époque est moins intéressante que celles qui nous ont précédé. Vrai aussi qu'on a parfois l'impression de passer à côté de notre propre vie, de ne pas faire les bons choix, de se laisser embarquer dans une machine qui fait avancer le temps sans même que nous nous en apercevions.

Un bon Woody Allen, selon moi le meilleur depuis Match Point.