lundi 20 décembre 2010

'Scott Pilgrim vs The World' Trailer 2 HD

Scott Pilgrim vs the world - très amusant

Bon petit film à louer que ce Scott Pilgrim. Provenant d'une série de bandes dessinées qui ont inspiré un jeu vidéo, le film est vraiment très original et intéressant, surtout sur le plan visuel.

Il y a incontestablement quelque chose dans ce film, une légèreté, de bonnes idées - un peu dans la lignée de 500 days of Summer (si vous n'avez pas vu ce film louez-le vite!) - ce qui d'ailleurs n'est pas étonnant car le réalisateur, Edgar Wright, nous a donné des films très intéressants et drôles, n'ayant jamais peur de retravaillé des genres ( Shaun of the dead, hilarant, hot fuzz, déjanté - autres suggestions que je vous fais...).

Dans ce Scott Pilgrim, un jeune homme (joué par Michael Cera, dans son élément) de 22 ans qui a un groupe de musique et fréquente une jeune asiatique au secondaire (!) tombe en amour au premier coup d'oeil avec la belle Ramona. Sauf que pour pouvoir être avec elle, il doit se battre contre ses 7 ex-copains, qui sont tous pour le moins diaboliques.

Il y a beaucoup d'inventivité dans visuelle et scénaristique dans ce film, et disons que l'on repassera pour le réalisme... Ce qui est vraiment trippant, pour une raison que je ne peux pas expliquer... Et je tiens à souligner que je ne suis pas une 'geek', ni une amatrice de jeu vidéo. Je ne connais rien non plus au monde de la bande dessinée. Mais il est clair que plusieurs références à ces médiums parsèment ce film, et si j'en juge par les nombreuses références cinématographiques, certaines sont plus subtiles qu'il n'y paraît.

Les 7 ex de Ramona apportent leur lot de couleur au film, comme autant de personnalités truculentes. Tous les personnages secondaires sont également particuliers, comme le coloc homosexuel de Scott, joué par Kieran Culkin, vraiment amusant, ou encore sa copine adolescente, sorte de groupie hystérique.

Bien entendu, après un certain temps, les batailles sont un peu répétitives, il y a quelques longueurs, et on s'aperçoit que l'on s'est pâmé pas mal pour un film qui s'adresse, il faut bien le dire, à un public d'adolescent. Mais l'originalité de l'ensemble ainsi que les innombrables références à la culture populaire nous empêchent à coup sûr de bouder notre plaisir, bien qu'il soit un peu coupable.
On rit beaucoup et on se change les idées... Que demander de plus en cette période de Noël?

[French movie] Les herbes folles

Les herbes folles - Le retour de la Nouvelle Vague?

Alain Resnais, qui a aujourd'hui atteint l'âge vénérable de 88 ans, semble, dans ce film, revenir à ses toutes premières amours. En effet, en regardant ce film complètement déjanté, on se croirait presque devant L'année dernière à Marienbad, film phare de la Nouvelle Vague dans lequel Resnais tentait d'adapter au cinéma un auteur incompréhensible, Alain Robbe-Grillet, qui signait le scénario. C'était un film très poétique, mais le scénario ne donnait pas beaucoup d'indices, disons...
Dans le cas présent, non seulement on n'y comprend rien, mais l'aspect poétique semble avoir été moins important pour le cinéaste. Par contre, on peut s'amuser à repérer les nombreuses référence au cinéma des années 40, 50 et 60, ainsi qu'à Wong Kar-Waï, sur le plan visuel.

En fait, il ne faut pas tenter de comprendre. Si l'on aime les films les plus expérimentaux de la Nouvelle Vague (Godard), on sera amusé devant ce film, on sourira devant les codes du cinéma qu'il s'amuse à déconstruire, mais 40-50 ans plus tard, on pourrait se demander quel est l'intérêt de refaire des jump cuts, et de monter le son ambiant pour qu'on n'entende pas les dialogues - manie qu'avait aussi Godard.

Pour raconter le minimum d'histoire compréhensible, il s'agit d'un homme (André Dussolier - à sa place) qui trouve un portefeuille par terre. Il contacte la femme à qui il appartient et développe pour elle une étrange fascination - sans aucune raison. Sa femme, qui réagit de façon contraire au bon sens, semble elle aussi prise de désir pour cette folle totale.
Complètement surréaliste, rien n'a de sens dans ce scénario. D'abord, pour nous confondre encore plus, aucun des personnages n'a un comportement normal, et aucune psychologie n'est élaborée autour d'eux. Leurs actions sont donc, pour nous, totalement irréfléchies et aberrantes, incongrues, incompréhensibles. On ne sait rien de leur passé, on ne comprend pas leur présent, et le problème est qu'on se fout un peu de leur futur. Car le processus d'identification, si important au cinéma, est ici impossible.
De plus, les liens qui unissent les personnages sont invraisemblables. Le couple formé d'Anne Consigny et d'André Dussolier est totalement improbable, lui carrément louche, elle à côté de la traque. Le personnage de Sabine Azéma, complètement lunatique, serait dentiste(!) et sa meilleure amie, jouée par Emmanuelle Devos, ne semble aucunement se formaliser des folies de sa partenaire d'affaires.

Même le narrateur du film, Édouard Baer, est perdu. En effet, il se contredit, se reprend, est hésitant. On en vient donc à se demander où se situe la part de réalité dans ce rêve éveillé...

Pour les amateurs du genre seulement. J'en connais qui ont utilisé le fast-foward. Pas moi, mais je n'ai rien compris pour autant. J’ai décidé de voir ça comme un hommage d’un cinéaste vieillissant à une forme d’art qu’il a contribué à transformer.

mardi 14 décembre 2010

Un petit mot pour dire que je suis dans le jus extrême et que je réécrirai dimanche prochain le 19 avec des bons films à louer pour les Fêtes!

dimanche 5 décembre 2010

The Tudors Season 4 Trailer

Californication - Season 3 - New Trailer

2 suites de séries qu'on aime

D'abord, Californication saison 3.
J'ai eu autant de plaisir que lors des deux premières saisons lors du visionnement de la troisième saison de cette série que j'adore.
Notre cher Hank Moody est toujours aussi pathétique et séducteur. Ses amis Runkle et Marcy, toujours aussi cinglés. D'ailleurs, la nouvelle patronne de Runkle, interprétée par Kathleen Turner, est vraiment jouissive (c'est le cas de le dire...). Les scènes entre elle et son nouvel employé sont d'après moi les meilleures.
Outre ces deux personnages, l'accent est mis, cette saison-ci, sur la relation conflictuelle entre Hank et sa ville adorée devenue adolescente. Encore plus que dans les autres saisons, elle ne cesse de faire des reproches à son père, et lui met plus que jamais ses énormes contratictions en pleine figure.
Et la belle Karen, qui habite à New York (et que l'on ne voit pas assez), apprendra une nouvelle à propos de son beau Hank qui sonnera peut-être le glas de leur relation. Dommage...

Tout compte fait, la série est toujours aussi salace, intelligente et drôle. Ceux qui ont apprécié les deux autres saisons ne seront pas surpris, mais auront autant de plaisir.

Les Tudors, saison 4
Dernière saison pour Les Tudors, cette série historique qui retrace la vie d'Henry VIII, les coûts de production étant trop élevés.
Il s'agit donc de la fin de la vie du souverain ayant le plus marqué l'histoire de la Grande-Bretagne. Je vous le concède, Jonathan Rhys Meyers est un peu moins convainquant dans le rôle d'un Henry vieillissant qu'il ne l'était dans ses jeunes années. Mais là est le seul reproche à faire à cette série très bien faite et parait-il assez juste historiquement.
Quelle vie et quel homme particulier, à la fois grand séducteur et tyran sanguinaire sans pitié (il a tout de même fait trancher la tête de deux de ses six femmes, lui qui s'est marié 6 fois). Outre ses amours particulièrement hauts en couleurs, la série s'attarde aussi beaucoup sur les changements qu'il apporta au cours de ses nombreuses années de pouvoir. Et tant sur les plans religieux que politiques, il est clair qu'après sa mort, l'Angleterre ne sera plus jamais la même...

Nous aurions beaucoup aimé continuer à suivre l'histoire de la famille Tudor. Les règnes de ses filles Marie La Sanglante (fille de Catherine D'Aragon) et surtout de la fameuse Elizabeth 1re (fille d'Anne Boleyn) ayant disons pour le moins marqué l'histoire.
Pour cela, il faudra louer les films sur Elizabeth (interprétée par Cate Blanchett) réalisés par Shekhar Kapur et écrits par le même scénariste que celui de la série, Michael Hirst.

jeudi 2 décembre 2010

'The Kids Are All Right' Trailer HD

The kids are all right

Petit film sympathique qui ne changera pas votre vie, The Kids are All Right, de Lisa Cholodenko, a le mérite de traiter d'un sujet assez original de façon simple, sans drame ni jugement de valeur.
Joni, 18 ans, élevée depuis toujours par ses deux mères (Annette Bening et Julianne Moore, rien de moins), décide, avec son frère Laser, 15 ans, de rencontrer l'homme qui a fourni son sperme pour permettre leur venue au monde. L'homme est cool et sexy (Mark Ruffalo), et les jeunes se lient vite d'amitié avec lui. De son côté, le père est très touché par sa rencontre avec 'ses enfants' et tente de leur transmettre un maximum d'informations et de valeurs dans un très court laps de temps - son intérêt sans borne pour eux est d'ailleurs un peu bizarre, on comprend en effet plutôt mal pourquoi il s'attache si vite à cette famille...
Pour les mères, l'arrivée de cet homme dans leur vie créera plusieurs tumultes. Elles seront toutes deux confrontées à leurs propres contradictions, tant en tant que mères, qu'en tant qu'homosexuelles et que femmes. Les jeunes, à l'orée de leur vie d'adulte, devront de leur côté composer avec les conséquences de la tempête qu'ils ont créée, tout en se préparant à quitter le nid familial (Joni) ou en commençant à se questionner sur leur propre orientation sexuelle (Laser, jeune homme de 15 ans).
Évidemment, le grand attrait de ce film réside dans son casting. Les acteurs (surtout actrices) sont très crédibles, notamment la petite Mia Wasikowska (extraordinaire dans la série In treatment - elle était aussi Alice dans le film de Tim Burton), qui est vraiment promise à un bel avenir. Bening et Moore sont évidemment formidables et justes.
Sinon, il s'agit d'un film agréable à regarder, mais étonnamment, même avec les meilleures intentions, on s'attache difficilement aux personnages et le film nous laisse, au final, plutôt indifférent.
D'ailleurs, je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir une de ces finales moralisatrices à l'américaine qui nous énervent tant.

dimanche 28 novembre 2010

I Am Love - Official Trailer [HD]

I am Love - Étrange...

I am Love est un film très particulier. Il nous laisse au départ indifférent, mais tranquillement naissent chez nous des sentiments contradictoires. Sommes-nous mal à l'aise? Troublé? Juge-t-on les personnages ou nous mettons-nous à leur place? Difficile à dire...
L'histoire de ce film se déroule en Italie, dans la grande bourgeoisie milanaise. Lors de la retraite anticipée du patriarche, les rênes de la compagnie familiale sont remis au fils et au petit-fils qui, âgé d'une trentaine d'années, ne semble pas vraiment intéressé par cette nouvelle tangente que semble prendre sa vie. À partir de ce moment, sans que l'on sache exactement pourquoi, ce qui tenait cette famille ensemble se détériore très rapidement. La mère de famille, d'origine russe (jouée par la très troublante Tilda Swinton), au départ toute en retenue et donnant l'impression d'être une mère très proche de ses enfants et une femme parfaite, change de totalement comportement. Elle se transforme complètement. Et de façon subtile, l'équilibre qui régnait dans ce monde à part se brise peu à peu.
En fait, cette femme russe qui avait épousée, jeune, cet homme d'affaires, avait dû renier ses racines, jusqu'à devoir changer de nom. Elle est devenue italienne, et s'est complètement métamorphosée en grande bourgeoise. Mais la vue soudaine d'un ami de son fils, cuisinier pourtant somme toute ordinaire, la trouble au plus profond de son être et elle redevient la femme qu'elle avait oubliée.
On pourrait analyser ce film de façon psychanalytique. La relation entre la mère et son fils est très œdipienne, voire presque incestueuse. À la vue de cet homme, les pulsions inconscientes de cette femme remontent à la surface et sont incontrôlables, animales, et s'avèreront meurtrières. Tous les aspects liés à la moralité, au paraître, à la façon de se comporter en société - aspects qui étaient si importants dans la vie de cette femme qui organisait des soirées mondaines avec une apparente facilité - sont littéralement balayés pour faire place à l'instinct et à la pulsion primaire. Fascinant...

La réalisation de Luca Guadagnino est aussi très intéressante, audacieuse et colorée. Nous oscillons toujours entre contemplation et malaise, entre chaud et froid. Entre l'immense maison où l'on ne cesse de fermer des portes et l'unique pièce qui sert d'appartement à l'amant. Entre la ville de Milan en hiver, et la campagne verdoyante. Nous sommes toujours dans les contrastes, et l'étrange sentiment qui nous reste après le visionnement balance lui aussi entre amour et haine.
Un film auquel on repense longtemps, rempli de métaphores et de pistes d’analyse, sans toutefois être trop cérébral.

jeudi 25 novembre 2010

Carlos - Official Trailer [HD]

Carlos - Génial!

Il est rare que l'on sorte d'un film en en cherchant les défauts. Selon moi, le Carlos d'Olivier Assayas (ancien critique aux Cahiers du Cinéma, réalisateur de Clean, entre autres) est franchement génial, ou en tout cas l'un des meilleurs films de l'année. Bien sûr, l'acteur Edgar Ramirez y est pour beaucoup. Non seulement il incarne de façon magistrale ce personnage historique d'origine vénézuélienne, mais il est impossible de passer sous silence l'immensité de son sex-appeal... Ce qui est certainement voulu par le réalisateur, le personnage se prenant parfois pour une rock star.

De façon presque documentaire, Assayas nous raconte donc la vie 'professionnelle' de Ilich Ramírez Sánchez, vénézuélien qui prend le surnom de Carlos lorsqu'il joint le mouvement de libération de la Palestine en 1973, moment où le film commence.
C'est alors le début de plusieurs aventures fascinantes, toutes documentées, pour Carlos et ses acolytes. Il est à noter que jamais le cinéaste n'est complaisant ni ne juge cet homme. Le regard est documentaire, toutes les facettes nous sont exposées et c'est à nous de décider quelles sont celles auxquelles nous croyons.

Pour moi, Carlos est avide de reconnaissance et de célébrité, et il perpètre des actes terroristes pour des causes que lui-même semble ignorer. Ayant un penchant pour l'argent, il n'hésite pas à changer son fusil d'épaule pour quelques millions et prend ainsi parfois des décisions étonnantes. En fait, en analysant le personnage, on en vient à se demander s'il n'était pas carrément psychopathe, et si ses batailles n’étaient pas alimentées par une irrépressible envie de tuer. En tout cas, il avait certainement quelques troubles de personnalité...

Carlos a terrorisé l'Europe durant 20 ans, faisant la pluie et le beau temps, étant protégé ou trahi par l'un et l'autre, jouant dans tous les camps, suivant son instinct, ses femmes, l'argent, agissant comme une célébrité incomprise jusqu'à son arrestation dans les années 90 par les autorités françaises, pour trois meurtres perpétrés en... 1973.

Aujourd'hui, Carlos purge sa peine de prison en France. J'aimerais savoir ce qu'il a pensé du film. Sachant qu'il a écrit une lettre au comédien qui l'interprète, cela ne le laisse certainement pas indifférent.

Je tiens à souligner l'immense travail qui a été fait au niveau des décors et costumes. De plus, les détails historiques ont été examinés avec soin. On se croirait devant un documentaire tourné dans les années 70 et 80, jusque dans les dialogues et les postures empruntées par les personnages.

Voici en tout cas un film presque parfait sur un personnage incompréhensible. D'ailleurs, c'est peut-être le seul problème avec ce film, on ne sait pas d'où vient le personnage, ni quelle est son histoire. On peine donc à comprendre les raisons qui le poussent à devenir un combattant de cette trempe...
Mais peu importe, nous n'avons qu'à faire nos recherches. Car au final, ce film de trois heures nous donne le goût d'en savoir plus. D'ailleurs, il existe une version de six heures que j'aimerais beaucoup voir.

Vraiment, certains humains ont des vies plus trépidantes que d'autres, et ce Carlos, peu importe ce que nous en pensons, en a eu une particulièrement éclatante. Un film vraiment fascinant au rythme effréné sur un homme qui l'était tout autant.

dimanche 21 novembre 2010

You Will Meet A Tall Dark Stranger | trailer #1 US (2010) Woody Allen

You Will Meet a Tall Dark Stranger - le nouveau Woody Allen

Le dernier film de Woody Allen est selon moi beaucoup moins léger que ce qu'il n'y paraît. On y suit les aventures amoureuses d'une famille d'apparence tout à fait normale. Le père (Anthony Hopkins, qui devient ici le fameux alter ego de Woody Allen) quitte sa femme après 40 ans de mariage, lorsqu'il s'aperçoit qu'il va un jour mourir. Il se remarie aussitôt avec une bimbo totalement excentrique (vraiment formidable Lucy Bunch, dont la manière de langage est incompréhensible mais très colorée), ce qui perturbe évidemment son ex-femme, qui se lance dans le New Age et ne jure que par sa voyante, et sa fille (Naomi Watts, très juste), elle-même aux prises avec un mari qu'elle aime de moins en moins et un patron qu'elle désire mais qui ne veut pas d'elle.

Tous ces personnages sont intéressants, et leurs aventures donnent lieu à plusieurs scènes à la fois charmantes et dérangeantes. En effet, nous sommes parfois mal à l'aise devant les travers des personnages, probablement parce qu'ils sont profondément humains, donc tous relativement égocentriques, et qu'ils nous ressemblent d'une certaine façon.

C'est un film plein d'esprit, de dialogues savoureux, de plans séquence brillants et de références bien choisies (Rear Window, d'Hitchkock, entre autres). On y rit parfois jaune, tant le propos est juste, mais on a aussi beaucoup de plaisir, surtout dans les scènes avec la nouvelle femme du personnage de Hopkins - le visage de Naomi Watts quand elle la voit la première fois veut tout dire...

On réfléchit aussi, car sous cette apparente légèreté, Allen pose des questions fondamentales quant aux décisions que nous prenons qui changeront notre vie, tant sur le plan amoureux que professionnel.

D'aucuns diront que Woody Allen fait toujours le même film. Vrai que l'on reconnaît les préoccupations, voire les obsessions du maître. Il faut aimer à la base, bien sûr, mais c'est un film très sympathique. Il ne passera peut-être pas à l'histoire, mais on passe un bon moment en compagnie de ces personnages colorés.
Pourquoi bouder son plaisir?

Official Bored To Death Trailer (HBO)

jeudi 18 novembre 2010

Bored to Death

Très bonne série que ce Bored to Death. On y suit un écrivain (interprété par Jason Schwartzman, que l'on a pu voir entre autres dans le Marie Antoinette réalisé par sa cousine Sofia Coppola) qui, après avoir eu du succès avec son premier livre, peine à écrire le second, surtout lorsque sa copine le quitte. Pour se changer les idées, il décide d'offrir ses services de détective privé (!) sur un site très couru.

L'intérêt de cette série réside entre autres dans ce contexte très contradictoire, où le personnage est en fait très intello, peu athlétique, plutôt porté à fumer des joints qu'à aller au gym. Mais contre toute attente, sa petite emtreprise connaît un certain succès.
Il s'embarque donc dans des histoires des plus rocambolesques, qui nous font voir Manhattan et Brooklyn de façon très contemporaine, mais par les situations et certains décors, on peut aussi y voir un hommage aux films noirs américains des années 40 et 50. On peut même y dénicher un peu de David Lynch, pour l'étrangeté de certaines scènes, et du Woody Allen, pour l'absurdité de ces mêmes aventures.

Le personnage principal, nommé Jonathan Ames (le nom du créateur de la série, qui, dans les suppéments, donne une entrevue complètement surréaliste), a deux copains qui sont, comme lui, assez extravagants. Ray (Zach Galifianakis), un bédéiste déconnecté et George (Ted Danson, dans un contre-emploi qui lui sied à merveille), patron d'une société dont on se demande constamment comment il peut la gérer, tant il nous semble excentrique et dépourvu de tout contact avec la réalité...

Tout ce beau monde jase beaucoup et agit bien peu tout compte fait, et c'est ce qui rend cette série très charmante. Cette galerie de personnages (ainsi que tous les rôles secondaires) et les dialogues qui leur ont été écrits sont vraiment jouissifs et originaux. Les situations nous mènent toujours dans la direction où on ne les attend pas, comme si les personnages évoluaient dans un monde parallèle. C'est très particulier et ma foi assez difficile à décrire.

Une chose est sûre, on ne s'ennuie pas durant les 8 épisodes de la première saison. Assurément, les trois acteurs sont pour beaucoup dans l'appréciation de la série, car ils sont crédibles, mais on sent, à travers leur jeu, une certaine forme d'ironie. Et on rit beaucoup...

vendredi 12 novembre 2010

LES AMOURS IMAGINAIRES - Bande-annonce

Les amours imaginaires - maniérisme?

Lorsque l'on étudie en cinéma, il est immanquable de ne pas se pencher sur ce mouvement que l'on appelle le maniérisme. Il s'agit d'une démarche formelle, dans laquelle un cinéaste compose le visuel d'un film en se basant presqu'uniquement sur ce qui a déjà été fait. Pour reprendre une définition publiée dans la revue Licorne:
"En cinéma, il s'agit de cinéastes qui examinent des figures ou procédés maniéristes (narratifs et formels) comme la citation, le remake, la reprise, l'anamorphose, ou encore la lenteur (J. Monteiro) et le ralenti (S. Peckinpah, J. Woo). Le cinéma peut ainsi être considéré comme maniériste lorsqu'il se consacre à ses propres formes, lorsqu'il travaille à leur célébration autant qu'à leur arrangement".

Ce n'est pas un défaut, mais je crois que Dolan s'est ici intéressé à la manière dont ses cinéastes préférés (on remarque beaucoup de Godard - Monia Chokri ressemble à Anna Karina, il y a aussi du Mépris - et de Wong Kar-Wai, entre autres) ont abordé l'aspect visuel, voire narratif de leurs films. Cela n'empêche pas le fait que le film est selon moi très réussi. Mais est-ce vraiment original? Certainement pas si l'on prend le mot au pied de la lettre. Pour moi, il s'agit d'un film dans lequel un étudiant en cinéma, très cultivé au demeurant, aurait mis tout ce qu'il a appris, ce qu'il a vu, ce qui l'a marqué durant ses études. On a donc droit à un melting pot de scènes, procédés scénaristiques, costumes, techniques de montage (ralentis, jump cut), plans de caméras, photographie et couleurs, utilisation de la musique (très bonne), qui ont marqué l'histoire du cinéma par leur génie, mais que Dolan n'a pas inventés. Même son utilisation du kitch, tant dans les costumes que dans la musique, les décors, voire les dialogues pourrait être interprétée comme du maniérisme. C'est peut-être même voulu...


En fait, ce film est selon moi, pour Dolan, plus un essai, une expérimentation de techniques et d'images qu'une oeuvre finie. Il est clair qu'il a du talent, qu'il est intelligent, mais je n'arrive pas à trouver ce film authentique et personnel.

Il ne faut pas s'y méprendre, j'ai bien aimé le film. J'ai pris plaisir à y reconnaître les références, mais aussi, j'ai embarqué dans cette histoire triste de triangle amoureux. En effet, à travers tout cet esthétisme se dégage, étrangement, une émotion vive, quelque chose qui reste après le visionnement. Les personnages vivent des sentiments complexes d'amour et d'amitié, et se laissent emporter dans une spirale de désir inassouvi d'où, comme on le voit à la fin, il est impossible de se retirer. C'est un film extrêmement sexy, pertinent, fait par un réalisateur qui a encore beaucoup de films à réaliser.

Bande-annonce de "RAPT" de Lucas Belvaux avec Yvan Attal

The Trotsky - Trailer

dimanche 7 novembre 2010

2 films à louer - The Trotsky et Rapt

Bon petit film que ce The Trotsky, réalisé par Jacob Tierney, qui joue habilement entre la comédie adulte et le film pour adolescents. Ce bizarre mélange des genres est probablement dû à la complexité du personnage principal, drôle d'énergumène, qui a une vieille âme enfermée dans un corps d'ado. Ce jeune homme, interprété par un Jay Baruchel vraiment attachant et crédible, se nomme Leon Bronstein mais croit dur comme fer qu'il est la réincarnation du célèbre révolutionnaire russe Leon Trotsky.

Se basant sur sa biographie, Leon est en effet convaincu qu'aux mêmes âges, il lui arrivera exactement la même chose qu'à Trotsky. Normalement, il tombera donc amoureux de sa première femme à 18 ans, une certaine Alex qui a neuf ans de plus que lui. Disons que la Alex en question ne sera pas trop tentée par ce personnage bizarroïde au départ. Mais les idées originales et révolutionnaires de Leon sauront en séduire plus d'un...

Bien sûr, Leon est en réaction contre son père et le directeur de son école. Et il tente de réinsérer les rejets dans les groupes 'in'. Voilà pour la partie film d'ado, avec une certaine découverte de la sexualité, mais surtout la découverte des idées et de la possibilité de se battre pour les défendre.

Et comme nous avons tous eu, un jour ou l'autre, envie de changer les choses et de renverser l'ordre établi, ce film ne peut faire autrement que d'être attachant, et de nous rappeler à quel point nous étions motivés, à une certaine période de notre vie.

Également, on y voit une autre facette de Montréal, plus anglophone, que nous, francophones, connaissons bien peu, et les références sur la dualité qui existe dans cette ville sont assez charmantes.

Un petit film sympa, honnête, à voir, entre autres, pour la performance de Jay Baruchel, qui est crédible jusque dans la démarche du personnage.


Un autre film que je vous conseille de louer, mais qui est disons d'un tout autre ordre, est Rapt, de Lucas Belvaux. Ce cinéaste ne fait habituellement pas dans la dentelle, ses films sont toujours assez crus, et celui-ci est dans la même lignée.
En fait, ici, le président d'une immense compagnie, le genre de celle qui dirige le monde, se fait enlever. Stan Graff, joué par un Yvan Attal bouleversant, même dans sa transformation physique, devient donc un otage maltraité et sous-alimenté pendant de longues semaines, car la rançon demandée tarde à être payée.

L'intérêt de ce film réside plus dans la réaction des proches de Graff. Homme sans histoire au départ, les détails de sa vie privée remontant tranquillement à la surface durant sa captivité, sa réputation s'entache peu à peu, et ses proches sont de moins en moins tentés de se donner pour le sauver...

En fait, à mesure que les scandales sortent dans les journaux, Graff devient un boulet pour sa famille, mais surtout pour sa compagnie. Il devient un indésirable, une honte. On s'aperçoit bien vite que personne n'est irremplaçable, et que ce qui prime, ce sont les intérêts financiers. Là est la réflexion à avoir par rapport à ce film. C'est la prise de conscience que finalement, l'être humain, même président, vaut au final bien peu de choses. Et il y en aura toujours plusieurs qui vous regarderont d'en bas pour vous voir mieux tomber de haut.
En fait, après sa libération, Graff continue d'être otage. Il est enfermé dans sa maison, se fait traiter comme un chien par sa famille et ses anciens confrères, et son arrogance et son individualisme qui l'ont mené au sommet n'impressionnent plus personne.

Ce film est étonnamment dérangeant. Très franchouillard, je dois l'admettre, et cela m'a agacée au début. Mais j'ai fini par embarquer, car le cinéaste ne fait pas de fioriture, nous balance en pleine face les contradictions relatives à notre époque, et cela dérange. Et on sent bien que jamais il ne juge pas son personnage qui, finalement, est seul du début à la fin. Ça m'a un peu fait penser à la solitude de Michael Corleone à la fin du Parrain. C'est tout dire...

"Modern Family" Trailer

Modern Family, vraiment très drôle!

Série hilarante que ce Modern Family, délicieux mélange de plusieurs styles qui ont fait leur preuve. Ce sont des épisodes de 22 minutes dans lesquels on suit trois familles, toutes reliées. D'abord, le père, Jay, qui a une soixantaine d'années et qui s'est remarié avec une magnifique colombienne (Sofia Vergara, très bonne) qui a 30 ans de moins que lui et un fils de 10 ans. Très intelligente et particulière, elle est loin du personnage un peu simplet auquel on aurait pu s'attendre. Et son fils, Manny, est un vieux sage qui réfléchis de façon disons particulière pour son âge.
Puis, il y a la fille de Jay, Claire, mariée à un énergumène (Ty Burrel, qui est également très drôle) et mère de trois enfants plus ou moins équilibrés. Puis, le fils de Jay, Mitchell, qui vient d'adopter une petite fille avec son chum Cameron, grand amateur de comédies musicales et un peu drama queen... Ces deux là sont loins d'être ennuyants!

Bref, une galerie de personnages hauts en couleur, que nous voyons évoluer (ou non) dans leur vie quotidienne, qui n'est pas de tout repos.
C'est vraiment très drôle. Je vous jure que vous ne serez pas déçus!!

Tourné, un peu comme The Office, à la manière d'un mockumentaire (les personnages s'adressent parfois à la caméra, savent qu'ils sont filmés), Modern Family est avant tout un portrait à la fois flatteur, moqueur et critique de la société américaine; toujours juste. Et cette façon de filmer met encore plus les contradictions des personnages au premier plan.
En fait, cette série est un constat de nos énormes travers, surtout en ce qui a trait à l'idée que nous nous faisons de la famille modèle. Mais aussi, nous pouvons constater ce que la reconfiguration de la famille moderne peut apporter de couleur et d'ouverture à l'autre.

Les acteurs sont brillants, et c'est très bien écrit. Voilà une sitcom originale et rafraichissante, qui fait du bien et qui vous changera les idées durant les froides soirées d'hiver. Vous m'en reparlerez!

New York Bis - meilleurs moments partie 3



Le lendemain, promenades dans Chelsea - je tiens à souligner que ma mère, que nous avions rebaptisée Maggie (longue histoire), vivait son expérience new-yorkaise disons à sa manière et qui nous a bien fait rire, est entrée dans l'hôtel Chelsea, a pris l'ascenseur et est allée se balader dans les chambres, sans savoir non seulement qu'il était interdit de le faire, mais aussi qu'elle réalisait le rêve de plusieurs en visitant cet hôtel mythique sans avoir à y payer une chambre. Mince consolation, elle m'a rapporté un savon...

Nous avons ensuite arpenté les rues de Greenwich, Soho, et avons passé un bon moment au Washington Square à regarder des danseurs de swing se laisser aller.
Puis, comme nous nous connaissions par la bande, nous sommes allés souper avec Johanne Corneau, peintre mieux connue sous le nom de Corno. Visiter son atelier et voir ses plus récentes oeuvres fut une bien belle expérience.
Enfin, le lendemain, nous sommes allés bruncher dans Williamsburg. Les new-yorkais sont fous des brunchs du dimanche, et toutes sortes de drinks pour se remettre de leur hangover sont de mise.

mercredi 3 novembre 2010

New York Bis - meilleurs moments partie 2



Durant notre périple, nous sommes allés au MoMa, j'y tenais. Le vendredi, c'est gratuit à partir de 4 heures, et nous croyions vraisemblablement être les seuls à disposer de cette information. Mais ô surprise, la file faisait le tour de trois blocs! N'écoutant que notre courage, nous avons attendu, et ça vaut vraiment le coup. Des Frida Kahlo, Monet, Picasso, Van Gogh, Warhol, Modigliani, la collection est impressionnante et l'endroit, rénové en 2004, est vraiment original. Le jardin intérieur, guetté par l'un des Balzac de Rodin, est également très sympa. On pourrait y passer des journées entières.

Autre coup de coeur: Eataly. Situé sur la 5th avenue, le magasin est ouvert depuis peu. Le créateur de cet endroit très épicurien est le chef Mario Batali (avec deux acolytes), drôle de personnage se promenant constamment en CROC couleur orange et en bermudas. Disons que la classe se trouve plutôt dans sa création... Il s'agit d'un énorme endroit, où tous les produits vendus sont italiens. Grand comme deux IGA, on se promène à travers les rangées de pâtes fraîches et de sauces aux tomates, 20 restos, des boucheries, cafés, fromagers, boulangeries, olives, sandwichs, c'est franchement impressionnant et décadant! Et très cool. On peut s'acheter un verre de vin en entrant, et arpenter les allées en discutant et en mangeant. Belle idée! Je vous conseille par contre d'attendre un peu, car pour l'instant, disons que comme pour le MoMa, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l'idée d'y aller!


Nous sommes aussi retournés au resto Mà Peche, dont le chef David Chang des restos Momofuku impressionne vraiment, chaque fois. Mes parents ont adoré, du début à la fin. On nous a même payé un verre au bar car notre table était réservée! Disons qu'on préfère ça aux regards croches et aux airs bêtes! On en est sortis un petit brin affectés, et avons pris un taxi. La traversée du pont de Brooklyn la nuit après une journée comme ça, ça n'a pas de prix.

vendredi 29 octobre 2010

New York Bis - meilleurs moments partie 1


Alors j'arrive tout juste de 4 jours de bonheur à New York. Autant dire que j'adore cette ville! Cette fois-ci, nous avions loué un appartement à Brooklyn, et pour 750$ par semaine à 4 c'était je crois une excellente option.
Après 6h30 de route en auto (il y a du parking à Brooklyn), nous sommes allés nous promener sous les ponts de Brooklyn et Manhattan, où la vue sur l'île est vraiment extraordinaire. Sous le regard un peu confus de mes parents et de mon chum (qui par contre en a vu d'autre), qui comprenaient plus ou moins mon engouement, j'ai tenté de reproduire l'affiche du film Manhattan de Woody Allen... Vous vous en doutez, cela n'a pas tout à fait donné l'effet escompté...

Ce soir là, nous avons décidé de rester à Brooklyn, et sommes allés manger sur la 5ième avenue, au Al di Là, resto italien très réputé, où tant des familles que des gens au style branché font la file tout les soirs- nous sommes arrivés dans un creux et il semble que nous ayons été chanceux.

Le lendemain, métro pendant 20-30 minutes, qui font partie des pires de ma vie. Dure épreuve pour moi qui suis claustrauphobe et qui n'ai pas du tout trippé dans ce métro dans lequel je m'imaginais vraiment finir ma vie. Mais partie de plaisir pour les gens qui m'accompagnaient (mais pas dans mon malheur) et qui semblaient bien se payer ma gueule - sauf ma mère, qui tentait tant bien que mal de me changer les idées en me proposant d'aller nous faire faire un manucure (!!).

Enfin sortis, nous nous balladons dans le Lower east side et East Village, quartier vraiment sympa.

Dans ses yeux

Dans ses yeux, vivre sans celui ou celle qu'on aime

Film argentin récipiendaire de l'oscar du meilleur film étranger en 2010 et réalisé par Juan José Campanella, Dans ses yeux (El secreto de sus ojos) est un objet un peu étrange qui exerce une fascination grandissante sur le spectateur.

En fait, l’enquêteur (? – son métier est un peu difficile à définir) Benjamin Espósito (joué par Ricardo Darín) fut, au début de sa carrière, aux prises avec une affaire de meurtre sordide qui le touche particulièrement et qu'il ne parvient jamais à oublier, l’histoire n’ayant jamais été résolue. Une jeune femme avait été sauvagement assassinée, et son mari tellement atterré que son chagrin avait poussé Esposito à investiguer sans relâche, allant peut-être trop loin dans ses recherches...

25 ans plus tard, alors qu'il s'apprête à écrire un livre à propos de cette affaire, les souvenirs reviennent à la surface. Il se remémore avoir été touché par l'amour que cet homme portait à sa femme, et cela le ramène à l'amour qu'il éprouvait (et éprouve encore aujourd’hui) pour sa collègue de travail, amour dont il est passé à côté pendant toutes ces années, n'osant, pour d'obscures raisons, lui déclarer sa flamme. Le sentiment de culpabilité qu’il éprouve face au souvenir de son meilleur ami, assassiné alors qu'il se faisait passé pour Esposito, véritable cible des meurtriers, de manière à lui sauver la vie, le pousse également à retourner les pages du passé pour tenter de lire entre les lignes pour comprendre. Mais les souvenirs sont-ils réels? Romancés? Fantasmés?

Une chose est sûre, la réalité le rattrape lorsqu'il découvre de nouveaux éléments qui lui permettent enfin de suivre une piste. De comprendre cette histoire et la façon dont elle s'est terminée lui permet, enfin, de faire le point sur sa propre vie, et sur sa propre compréhension des choses.

Au départ, les fréquents vas et viens entre les deux époques sont perturbants, d'autant plus que c'est plutôt verbeux et que l'on ne comprend pas trop les relations entre les personnages, ni d'ailleurs les rouages du système judiciaire argentin. Mais on embarque je dirais au bout de 20 minutes, et tentons, comme le personnage principal, de voir clair dans une histoire de meurtre sordide. De plus, les flash-back nous donnent une idée du climat un peu glauque qui régnait en Argentine dans les années 70.

Finalement, le film nous reste en tête, et ces histoires d’amour qui n’ont finalement jamais eu lieu (entre Esposito et sa collègue, entre le mari et sa femme morte trop jeune) sont extrêmement touchantes. Jusqu'à la toute fin, nous cherchons, comme Espósito, à comprendre. Et bien que cette fin soit la plus 'logique', je vous mets au défi de la découvrir avant lui.

Vraiment un film à voir, pour le scénario, très original, qui ne réinvente rien mais qui touche profondément par son intelligence.

Une superbe fable sur la perception de la vérité, le destin et, à coup sûr, l'amour.

dimanche 17 octobre 2010

Incendies (2010).flv

Incendies, magnifique

Difficile de décrire l'effet qu'a eu chez moi le film Incendies. En sortant de la salle de cinéma, on est abasourdis, les bras nous tombent, la mâchoire aussi. Puis, on y réfléchit, on se remémore certaines scènes, on se dit qu'il y en a qui ont des vies plus difficiles que d'autres. Puis, après deux jours, on s'aperçoit que le film nous habite toujours, tel un malaise qui nous brise le coeur sitôt qu'il nous effleure l'esprit.

Incendies est selon moi un film vraiment extraordinaire, justement parce qu'il est tellement profond qu'on ne s'en débarrasse pas si facilement. C'est superbement réalisé (j'adore les films en 'chapitres') et photographié (par André Turpin), le passage du théâtre au cinéma se fait habilement, et l'histoire de cette femme est tout bonnement fascinante.

Cette femme, c'est Nawall Marwan (interprétée par Lubna Azabal, carrément troublante), dont l'histoire nous est racontée en une sorte de crescendo, où tous les fils (fils) finissent par se toucher pour culminer en une explosion finale. Puis, il y a ses enfants, les jumeaux Simon et Jeanne, qui devront partir, à la suite de la lecture du testament de leur mère, à la recherche de leur propre identité. Une identité plutôt trouble.

Ma seule réserve par rapport à ce film, c'est Maxim Gaudette. Très bon acteur, il semble ici à côté de la plaque, tant dans ses dialogues que dans sa façon de jouer. Et j'ai trouvé difficile à croire, physiquement, qu'il était originaire du Moyen-Orient. Par contre, Mélissa Désormeaux-Poulin est très convaincante, touchante et sincère.

Mais vraiment, c'est bien peu de chose à redire pour un film si intelligent, subtil et bien construit. Franchement, Denis Villeneuve est tout un cinéaste, et ce film est bouleversant. Si bouleversant qu'il est difficile d'en parler de façon éclairée sans prendre un peu de recul. On en reparlera peut-être dans quelque temps, en étudiant les aspects socio-politiques et religieux dont il est question. Mais pour l'instant, l'émotion est encore trop intense.

D'ailleurs, je vais m'arrêter ici avant d'en dire trop, car pour ceux qui n'ont pas vu la pièce de Wajdi Mouawad (le film en est une adaptation), on peut dire, au bas mot, que la fin est déroutante, et qu'on ne s'en remet pas si facilement.

Micmacs à tire-larigot - Bande annonce finale

Micmacs à Tire-Larigot, si on aime Jeunet

On reconnaît le style visuel de Jean-Pierre Jeunet à des lieux à la ronde. J'hésite à y voir une qualité, même si ce n'est pas nécessairement un défaut non plus. Car bien que son style soit extrêmement original, on a parfois l'impression de regarder le même film, années après années. En tout cas, il faut aimer les galeries de personnages hauts en couleur, les scénarios un peu manichéens et la 'magnification' des marginaux de la société.

En cela, Micmacs à Tire-Larigot n'est pas très différent de La Société des enfants perdus, d'Amélie Poulain ou même d'Alien IV (Resurrection).

Ici, un de ces marginaux, interprété par Dany Boon (le rôle avait d'abord été écrit pour Jammel Debbouze, qui s'est désisté), reçoit en plein front une balle perdue lors d'une altercation. La balle étant logée dans une certaine section du cerveau, elle doit y rester. Par un malheureux coup du destin, il perd son appartement et son job. Désormais à la rue, il fait la rencontre d'un groupe d'itinérants farfelus qui l'accueillent comme l'un des leurs. On y trouve une contorsionniste (Julie Ferrier), un homme qui parle uniquement en proverbe (Omar Sy), un homme canon (Dominique Pinon), un 'patenteux', etc. Chacun mettra ses compétences au service du personnage de Dany Boon, pour l'aider à se venger de ceux qui ont gâché sa vie.

Étonnamment et sans trop savoir pourquoi, je trouve que ce film (comme tous les films de Jeunet) est charmant, voire touchant. La direction photo de Tetsuo Nagata, la couleur, les acteurs qui ont visiblement beaucoup de plaisir et les situations incongrues en font un film somme toute original. On ne s'ennuie pas, et on s'extasie devant les trouvailles visuelles et les références au cinéma noir américain.

mardi 12 octobre 2010

L'arnacoeur

L'arnacoeur, premier film de Pascal Chaumeil en tant que réalisateur - il a quand même été assistant-réalisateur sur les films de Luc Besson et a fait beaucoup de publicités -, est un petit film assez bien fait, et parfois même assez drôle. Bien entendu, ce film ne changera pas votre vision du monde, mais il se trouve selon entre les catégories 'Bon divertissement' et ‘plaisir coupable’.

Il s'agit de l'histoire d'Alex, qui, avec sa soeur et le mari de celle-ci (Julie Ferrier et François Damiens, qui selon moi font le film - ils sont en tout cas responsables des meilleurs et des plus drôles moments) propose des services bien particuliers: briser les couples dans lesquels la femme est malheureuse en les séduisant de toutes les façons possibles. Alex se renseigne donc profondément sur ses victimes, et tente de s’approprier leurs goûts, intérêts, hobbys (cela peut par contre avoir des désavantages, comme celui de manger du roquefort pour déjeuner).

Évidemment, Alex (Romain Duris) se fait prendre à son propre jeu lorsqu'il doit briser le couple de Juliette (Vanessa Paradis) et que l'amour se pointe à l'horizon.
Disons que Juliette ne sera pas, ô étonnement, une cible facile. Oui, c'est parfois cliché, et on n'a pas beaucoup de surprises, mais on passe un bon moment... Tout en sachant comment tout ça va se terminer. Mais pour ce qui est des comédies romantiques, c'est permis!

Et honnêtement, pour toutes les filles (et certains garçons) qui sont nées entre 1975 et 1984 environ et qui avaient complètement capoté sur Dirty Dancing (moi je crois que c'est même devenu, à un certain moment (1988), une maladie mentale. Imaginer ici un énorme poster de Patrick Swayze dans ma chambre, la cassette de la musique constamment dans mon 'walkman' et le visionnement du film au moins toutes les semaines), vous trouverez le film d'autant plus charmant (voir extrait).

En fait, même si la fin est connue de tous, je dirais que le voyage en vaut la peine. Pour les acteurs, la qualité des images et des moyens mis en oeuvre pour nous faire croire à cette histoire abracadabrante et pour la parodie des films d'espionnage américains, ce film est recommandable.

mercredi 6 octobre 2010

petite annonce

Alors je voulais simplement souligner que j'ai désormais toutes mes certifications d'entraîneure privé, après de durs labeurs. Donc si vous ou vos amis, parents et grands-parents ont besoin d'un programme d'entraînement ou d'un entraîneur personnel, qu'ils soient débutants, intermédiaires, avancés ou encore plus, contactez-moi!

samedi 25 septembre 2010

Date night et la saison 6 de Lost

D'abord, il est clair que Date Night, avec Tina Fey et Steve Carell, est un petit film. Mais il se trouve que j'ai ri du début à la fin, alors je vous le conseille en plaisir coupable ou en lendemain de veille. Surtout pour la scène du striptease...
En fait, l'histoire est plutôt accessoire et laisse toute la place aux deux vedettes. Alors si vous les aimez vous allez rire, sinon ne louez pas ce film.
Petit couple de banlieusards, ils décident un soir, pour briser la routine, de sortir en ville (en l'occurence New York). Disons qu'ils en auront pour leur argent! En fait, ils sont entraînés dans une histoire invraisemblable lorsque pour avoir une table au resto, ils se font passer pour d'autres... Bon, peut-être étais-je en bonne disposition lorsque je l'ai écouté, car plusieurs personnes m'ont dit qu'ils n'avaient pas aimé ça. Mais à coup sûr, si vous voulez oublier un peu vos soucis, ce deux heures ne vous demande aucune réflexion.

Maintenant, je me suis totalement ennuyée (pour rester polie) durant la dernière saison de Lost. 6 ANS!! 6 ans qu'on écoute cette série inconpréhensible en se disant qu'à un moment donné, on va finir par comprendre quelque chose. Mais non!
Que de déception mes amis, encore pire que la fin des Sopranos.

Franchement, les personnages sont devenus des caricatures d'eux-mêmes, les acteurs semblent vraiment se poser autant de questions que nous, les intrigues sont plus alambiquées que jamais, et la fouchue morale à propos du bien et du mal a finie de
m'achever!
En fait, pendant 6 ans je me suis dit: "S'il faut que ça finisse comme ça ça va mal aller." Eh bien, c'est comme ça que ça finit!
Ridicule, du début à la fin. Et on se pose autant de questions qu'avant de commencer. Bravo! Ce sera vite oublié...

Le Concert le film

Le concert - un très beau film

Film de Radu Mihaileanu, qui nous avait également donné le très réussi Va, vis, deviens, revient avec un autre film qui, dans un tout autre registre, réussit à faire naître une émotion très profonde chez le spectateur.

L'histoire est complètement loufoque, mais on se surprend à croire à cette histoire invraisemblable. Tout cela commence en Russie, où un ancien grand chef d'orchestre, mis à carreau pour avoir refusé, il y a 30 ans, de congédier ses musiciens juifs, a une bien drôle d'idée. Devenu concierge dans l'établissement où il dirigeait autrefois les opérations, il décide, profitant d'une occasion, de reformer son orchestre de joyeux lurons et de partir faire un concert à Paris, se faisant passer pour ce qu'il n'est plus.

Oui, l'arrivée des Russes à Paris est un peu clichée, ainsi que le départ de Moscou. Mais le film est traversé par une étrange mélancolie qui capte notre attention et qui touche profondément.

Car à Paris, le chef et son orchestre font la connaissance de la fameuse soliste Anne-Marie Jacquet (jouée par Mélanie Laurent qu'on aime beaucoup depuis qu'elle a brûlé Hitler et ses amis dans Inglourious Basterds). Cette fille, nous nous en doutons, aura une certaine importance... La description de ce que les années de communisme ont pu avoir comme conséquences sur la population russe semble assez juste, selon ce que j'ai lu dans les critiques qui ont été faites du film dans ce pays.

Le film joue sur plusieurs registres, car il est à la fois touchant et invraisemblable, comique et tragique. Mais, entre autres grâce à la musique, on embarque. Car la musique, personnage principal de ce film, est vraiment impressionnante. Elle mène ce film, nous transporte ailleurs, et ce, même si nous ne sommes pas amateur de musique classique.

Et nous sommes touchés sans trop savoir pourquoi, probablement parce que la musique a quelque chose d'universel, au même titre que cette histoire de résilience.

mercredi 15 septembre 2010

Nurse Jackie Season Two Trailer

Nurse Jackie, attachante et amorale

Encore une série d'hôpital, me direz-vous.

Eh oui! Je vous dirais que si vous êtes allergiques à House, vous n'apprécierez pas Jackie, infirmière en chef dans un hôpital de New York où les clients sont pour la plupart assez pauvres et paumés.

Mais Jackie (interprétée par Edie Falco, la Carmela des Soprano, qui a gagné 2 emmys pour ce rôle), n'est pas une infirmière comme les autres.
D'abord, elle est droguée aux médicaments. Elle trompe son mari sans aucun remords avec le pharmacien de l'hôpital pour se procurer ses précieuses pilules. En même temps, c'est une mère et une femme aimante, une infirmière pleine de compassion, un professeur efficace. C'est une femme très complexe, qui ne semble pas être la même personne selon les gens avec qui elle se trouve.

Mais je crois qu'en fait nous sommes tous complexes et différents selon l'endroit et les gens qui nous entourent. Seulement, nous sommes témoins de la vie de Jackie, et pouvons, coeurs sensibles, la trouver parfois amorale.

Voilà bien l'intérêt de cette série, qui déplace et joue constamment avec les notions de bien et de mal. Dans un contexte d'hôpital, c'est d'autant plus intéressant, car nous nous trouvons toujours entre vie et mort, vérité et mensonge.

Edie Falco réussit à nous faire aimer cette Jackie, à un certain degré selon notre propre rapport à la moralité... Et à la religion, qui a une place prépondérante dans cette série, comme si toujours un Dieu la voyait agir et ne pouvait décider si sa place serait plutôt en enfer ou au paradis.
Ainsi, la chapelle de l'hôpital devient l'endroit où elle décompresse, elle engueule sans arrêt les statuts de la Sainte Vierge lorsqu'elle fait ou dit quelque chose que d'autres pourraient trouver répréhensible, mais surtout, elle enlève et remet sans cesse son alliance.


Je voudrais souligner la présence de Eve Best, qui joue la docteure O'Hara, meilleure amie de Jackie, qui est la seule à tout savoir de la vie de cette dernière. Son accent anglais et son humour très british en font vraiment un personnage intéressant.

Nurse Jackie est une série noire, encore plus que House selon moi. Et encore moins politiquement correct. À voir si vous aimez le genre. Moi, j'aime.


Je voudrais seulement souligner que le générique de début est très intéressant, résumant de façon très subtile toute la série... Ça me rappelle un certain Dexter...)
Nurse Jackie est diffusée sur Showtime, qui franchement est devenu un diffuseur aussi intéressant sinon plus que HBO.

lundi 6 septembre 2010

Chloe film bande annonce trailer - dimastar.mp4

Chloe d'Atom Egoyan, une bonne bande annonce, un bien mauvais film

Ne vous laissez pas berner par la bande annonce, assez bien construire, car Chloe, d'Atom Egoyan, est complètement raté. Le seul intérêt du film réside selon moi dans l'immense beauté de Julianne Moore qui, à 49 ans, n'a absolument rien à envier à la petite Amanda Seyfried (vue dans les séries Véronica Mars et Big Love). Je dois avouer que je n'ai pas vu le film français d'Anne Fontaine, avec Fanny Ardant, Emanuelle Béart et Gérard Depardieu. Mais je ne crois pas que ce soit bien plus reluisant...

Cette femme donc, médecin accomplie (Moore), soupçonne son mari, professeur accompli (interprété par Liam Neeson), de la tromper avec ses étudiantes. Ils vivent avec leur fils dans une immense maison plutôt froide, et sont finalement tous les trois seuls et perturbés.
La femme, devenant de plus en plus suspicieuse, engage une prostituée (Seyfried) pour qu'elle fasse de la façon à son mari. Ainsi, elle aurait la preuve de ses infidélités. Mais une relation trouble se développe entre les deux femmes, et évidemment, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le dénouement (que j'avais deviné après deux minutes de film) est censé nous surprendre grandement(!).

Il y a quelque temps, j'aimais beaucoup Atom Egoyan. Traitant également du désir obsessionnel et de la tentation, Egoyan nous avait donné Exotica (louez-vous ça au lieu de Chloé), un film où l'ambiguïté sexuelle est palpable et traitée de façon subtile et particulière... et où le dénouement est intéressant et original. En fait, Egoyan revisite dans Chloe les thèmes qui parsèment son oeuvre, tels l'incommunicabilité (entre la femme et son mari, la femme et son fils, la femme et la prostituée), la difficulté de résister aux tentations, quelles qu'elles soient, l'impossibilité de faire confiance à son prochain, mais il reste toujours à la surface et semble se perdre dans ses propres préoccupations - qui ne sont pas nécessairement les nôtres.
Et c'est justement le grand problème de ce film: on se fout éperdûment de ce qui arrive à ces personnages froids et égoïstes. Bien sûr, Egoyan étant un cinéaste expérimenté, les images sont sublimes, le désir palpable entre les personnages, et les dialogues, surtout ceux au cours desquels Chloe raconte à la femme de quelle façon elle se tape son mari, sont parfois intéressants. Mais il reste toujours une impression de grand ratage cinématographique.


À la gouverne du cinéaste, il est à noter que Liam Neeson a perdu sa femme, Natasha Richardson, durant le tournage, ce qui a passablement dû perturber l'ambiance sur le plateau.
Chapeau donc à Neeson, qui a eu le courage de continuer le tournage, mais qui devait vraiment se demander ce qu'il faisait là, si vous voulez mon avis.

Du même cinéaste, pour des variations sur le même thème, je vous conseille Exotica et Where the Truth Lies, deux excellents films.

lundi 30 août 2010

The Runaways, un film rebelle

The Runaways, film assez intéressant de Floria Sigismondi, est un film rebelle, dans le fond tout autant que dans la forme. Si, comme moi, vous avez un jour été fasciné par la culture punk des années 70-80 (et qu'il vous reste quelques mini graines de cette rébellion), vous serez assurément touchés par ce film, surtout si vous êtes une fille!
Car il s'agit d'une reconstitution des hauts et bas du groupe féminin The Runaways, dont Joan Jett était la fondatrice. Il s'agit donc de 5 filles dans le vent, qui font de la musique je dirais punk rock à une époque où les filles qui jouaient de la guitare électrique étaient très rares. Des adolescentes, donc, qui réussissent à attirer l'attention d'un producteur underground qui croit en elles (Kim Fowley). Elles seront vite dépassées par l'immense succès de leur groupe.

Bien sûr, les films sur les groupes de musique ou les biographies d'artistes sont fréquents. Mais celui-ci est différent dans sa facture visuelle et dans son montage, très expérimental. Tourné souvent à l'épaule, utilisant des plans très originaux et peu orthodoxes, le film est parfois franchement surprenant.

À la fois lent (certaines scènes sont très longues et ne semblent pas faire avancer l'histoire) et rapide (nous suivons les personnages sur une courte période de temps), le scénario est construit de façon très particulière. C'est peut-être ici que se trouve le défaut de ce film. On saute souvent du coq à l'âne et certaines scènes tombent à plat, mais en même temps, n'est-ce pas le propre du cinéma expérimental que de bouleverser les attentes?

Le film s'attarde surtout la chanteuse Cherie Currie, jouée avec brio par Dakota Fanning, qui ne pourra supporter la pression engendrée par ce type de vie, malgré un talent évident. On évoque sa relation avec Joan Jett, que Cherrie devra abandonner pour survivre. Il y a d'ailleurs de très belles scènes entre les deux jeunes filles (il ne faut pas oublier que Currie avait seulement 15 ans lorsqu'elle s'est jointe au groupe).

J'ai d'ailleurs beaucoup aimé les scènes de performances musicales (peut-être parce que j'aime leur musique). Les deux actrices se donnent corps et âmes, les voix sont précises, les caméras sont bien placées, bref, on y croit. Ces filles n'avaient rien à envier aux Sex Pistols et autres Ramones qui se sont fait une réputation de bêtes de scène.

Et franchement, Kristen Stewart est vraiment impressionnante en Joan Jett, dans son langage corporel comme dans son regard brillant. On croit à la rockeuse, ce qui n'est pas toujours le cas dans un Biopic.

Par contre, le film manque un peu de souffle à la fin, où les étapes de la fin du groupe (la chanteuse qui a toute l'attention, les disputes avec le producteur, l'éclatement du groupe et le succès inespéré de Joan Jett avec la pièce I Love Rock and Roll) sont démontrées avec un manque flagrant de subtilité, qui avait pourtant été présente depuis le début du film. De plus, il semble que la réalisatrice ait pris certaines libertés par rapport à la réalité, car si j’ai bien compris, le groupe a continué d’exister après le départ de Cherie Currie, ce dont il n’est absolument pas question dans le film.
Dommage, car j'ai peur que ce soient ces dernières scènes qui restent à l'esprit des spectateurs.
Bien sûr c’est un film imparfait, mais il est clair que l’esprit débridé et l’attitude punk et adolescente sont là. Et on aime ou pas, moi j’ai aimé.

Et la musique est tellement bonne! Que de souvenirs...

dimanche 29 août 2010

Dexter - Saison 4 (Trailer - VOSTFR)

Toujours dans le sang



Pour continuer dans le bain de sang, j'ai écouté la semaine dernière sans vraiment pouvoir arrêter la 4ième saison de Dexter. Je trouve que c'est la meilleure.

Le personnage - pour ceux qui ne connaissent pas, Dexter est un tueur en série particulier, c'est-à-dire qu'il ne tue que les violeurs et autres tueurs. C'est en quelque sorte un genre de justicier, qui mène malgré tout une vie plutôt rangée, ayant un travail stable (expert en taches de sang sur les scènes de crime), une famille (depuis cette année), mais bien peu d'amis - est plus torturé que jamais.

Désormais papa, Dexter est complètement déstabilisé et commet des impairs qui auront une incidence grave sur sa vie privée. Sorte d'antihéros contemporain, il est devenu un paradoxe vivant, habitant en banlieue et faisant des barbecue avec ses voisins, tentant d'être un mari qui partage ses pensées avec sa femme (il a quelques difficultés avec cette facette de la vie de couple) et continuant de tuer les racailles. On peut dire qu'il est dans le jus...

Il a affaire cette saison à un tueur en série très angoissant, un homme (joué par un John Lithgow vraiment hallucinant de retenue et de douce colère, qui a d'ailleurs remporté un Emmy pour son rôle) qui comme lui, a une famille d'apparence normale et est capable de tuer le soir venu... Dexter tente donc de comprendre cet homme et s'en rapproche dangereusement. Trop.

Plus que jamais, Dexter est un personnage intéressant, car la venue de son enfant a fait naître en lui des émotions, chose qu'il n'avait pas souvent expérimentée auparavant. Et l'acteur Michael C. Hall fait un travail exceptionnel en nous rendant son tueur sympathique et attachant...

Et plus que jamais, le personnage de sa soeur est vraiment énervant, et l'actrice toujours aussi peu juste...

J'ai mis un petit extrait pour ceux qui voudraient se donner une idée.

À lire, pour les fans...


Juste pour vous dire, à tout ceux qui se sont entichés des personnages de True Blood, que l'article paru dans le magazine Rolling Stone, avec Alan Ball, le créateur de la série (créateur aussi de Six Feet Under), est très intéressant et offre une nouvelle perspective sur la série, une autre façon d'interpréter les situations et de voir les personnages. Il me semble être tout un numéro ce Alan...

Et quelle couverture mes amis !

lundi 23 août 2010

New York, mes impressions

Alors j'ai pensé, bien que je ne possède pas la vérité incarnée et que je n'aie passé que 3 jours à arpenter les rues de la ville, vous faire part de quelques adresses qui se sont avérées très intéressantes sur l'île de Manhattan!

D'abord, nous avions réservé une chambre au peu chic Riverside Tower Hotel, situé dans le Upper West Side, coin 80ième et Riverside, en face du Riverside Park et à 2 rues de Broadway. Le grand avantage de cet hôtel est sa disposition géographique. En arrivant en voiture du New Jersey, il se trouve juste à la sortie du George Washington Bridge. Donc, pas besoin de traverser l'île. De plus, le parking gratuit annoncé sur le site Internet est plus ou moins réel. En fait, il y a de la place sur la rue, sans parcomètre.
Par contre, les chambres sont très rudimentaires...
Mais le quartier est super. Il y a plein de petites épiceries, bars, restos, et on est à 5 minutes de Central Park.

Pour ce qui est de la bouffe, on a essayé l'un des restos du fameux David Chang, cet Américain d'origine coréenne qui est extrêmement à la mode par les temps qui courent. Le chef a plusieurs restos à New York, et il est très difficile d'y avoir une place. Nous sommes allés à Mà Pêche, qu'il a ouvert en avril 2010. C'est situé sur la 56ième rue entre les 6ième et 5ième avenues.
Très sympa et délicieux, c'est ce que j'en dirais.
Les serveurs (ainsi que tous les newyorkais!) étaient vraiment très sympathiques, tentant de nous faire goûter le plus de choses possible pour un prix vraiment raisonnable.
En effet, il y a un menu prix fixe à 45$, mais le serveur nous a conseillé de prendre aussi des entrées plutôt que de prendre 2 fois la même chose. Quelle belle idée! Ils nous ont construit un menu tout en longueur et en douceur.
J'y ai mangé la meilleure salade de tomates de ma vie, ainsi que des trucs très originaux tout en étant très simples, comme des rouleaux au porc (style spare ribs), des crevettes pochées avec émulsion de lait, des pork ribs qui fondaient sous la dent, de la truite aux arachides épicées, et j'en passe!

Branché et décontracté, il faut par contre savoir où il est ce resto, car impossible de le trouver sinon!

Ce même soir, nous avons découvert le bar The Snug (49ième et 9ième avenue), un repère assez cool de gens de tous âges qui aiment la bonne musique (en tout cas le soir qu'on est allé c'était particulièrement enlevant).

Le lendemain, nous avons mangé, comme tous les matins, dans notre quartier. Sur la rue Amsterdam, située entre Broadway et le Central Park, il y a à cette hauteur beaucoup de petits restos vraiment intéressants, et il y a des terrasses, ce qui semble être assez rare ailleurs sur l'île! 2 endroits pas pire pour prendre un brunch du dimanche (ouf! nous ne savions pas que c'était si populaire, ça fait la file partout dans les restos entre 11h et 15h) ou un café tranquille les autres jours: Le café Lalo (83ième et Amsterdam) et le Good enough to eat, sur le même coin de rue environ.

Notre déception côté bouffe: Évidemment, en sortant d'une pièce sur Broadway (eh oui, Mamma Mia!), difficile de ne pas se retrouver dans un attrape touriste lorsqu'on ne connaît pas la ville. Alors on s'est fait un peu avoir dans un resto pourtant recommandé dans notre guide: Chez Enso (46ième entre 8ième et 9ième avenues), un resto italien où 2 pizzas et 2 verres de vin nous ont coûté 120$!!

Au cours de notre périple, nous avons aussi pris des verres dans des endroits assez saugrenus. D’abord, les bars typiques et peu glamour, un peu comme ce que l'on voit dans les films, des bars avec un long comptoir et un barman désabusé qui nettoie ses verres en sifflotant. Que des tabourets, des gens seuls qui réfléchissent... Ou encore des bars hyper branchées où tout le monde est hyper griffé sauf les touristes (nous et deux grosses allemandes) et où les verres coûtent une fortune! Mais bon, on ne m’y reprendra plus.

Et quand nous ne mangions pas, nous marchions!! Nous avons arpenté la ville à pieds (chose que nous ne sentions plus après nos 72 heures), avons profité du beau temps, avons respiré un peu dans Central Park, avons été charmés par tant d'endroits mythiques, de gens sympathiques, d'effervescence, de jour comme de nuit.

Et oui, il faisait chaud! Mais le charme de la ville l'a emporté sur le désagrément. Vivement la prochaine fois!

dimanche 22 août 2010

je suis de retour

J'étais en vacances, mais je suis de retour, et continuerai de sévir sur ce blogue.
Je vous reviens sous peu avec mes adresses préférées à New York...

mercredi 28 juillet 2010

How I Met Your Mom - BARNEY BLAST !!

How I met your mother - saisons 1 à 4

Alors cette série m'avait été conseillée lorsque j'étais en France par mes collègues, et j'avoue que je n'étais vraiment pas tentée par ce qui m'apparaissait comme un genre de réplique de Friends. Je vous dirais que j'ai commencé How I met your mozer (comme le disait mes amies) avec beaucoup de retenue et de doute. Mais j'ai été conquise! C'est tout bonnement hilarant. Et au moins, eux se rencontrent dans un bar (où les personnages passent le plus clair de leur temps) et non dans un café!
L'histoire, à la base, est celle de 5 amis new-yorkais trentenaires. Dans un quotidien d'apparence normal, ils vivent des aventures qui se rapprochent souvent de ce qui pourrait nous arriver. Les petits gestes du quotidien sont évidemment passés au peigne fin, tant dans leur 'grandiosité' que dans leur apparente banalité. Et c'est souvent ce qui les rend si drôles.
Il y a donc un couple, formé de Lily (Alyson Hannigan, hilarante) et Marshall (Jason Segel, qui fait partie la fameuse 'gang' des nouveaux comiques américains qui jouent dans les films de Judd Apatow (comme Seth Rogen par exemple). Il y a aussi Ted (Josh Radnor), personnage-clé de la série et Robin (Cobie Smulders), la jolie fille un peu garçon manqué. Mais le personnage le plus fou, qui a d'ailleurs été sacré second personnage télévisé le plus marquant des 10 dernières années (après Omer Simpson) par le magazine Variety, c'est Barney Stinson (Neil Patrick Harris, franchement hallucinant, dans son jeu qui fait souvent référence au slapstick), qui me fait rire à pleurer. Éternel charmeur, il est tellement imprévisible et invraisemblable que ça le rend attachant.
Chaque émission commence par une narration, celle de Ted qui, en 2030, parle à ses enfants de la façon dont il a rencontré leur mère. Mais la blague est qu'on ne voit jamais la fameuse mère, seulement ses 4 amis complètement disjonctés!

C'est très drôle, vous ne serez pas déçus. J'ai écouté les 4 saisons en un temps vraiment honteux...
Je croyais écouter cette série à temps perdu, quand mon chum ne serait pas là. Oubliez ça! Il s'est tordu autant que moi. On a même, ensemble, adopté leur langage et certaines de leurs expressions loufoques... Et on ne cesse de se remémorer les scènes les plus drôles, qui restent en tête et font du bien!
C'est une série vraiment sympa, urbaine (je dirais même new-yorkaise - je ne vous dirai pas ce qu'est pour eux un New Jersey), actuelle, qui parle de gens de 30 ans qui ont arrêté de rêver, ne sont pas nécessairement rendus où ils pensaient être, mais qui, comme nous tous, profitent de la vie en passant du bon temps, et en tentant de s'épanouir dans une job qui n'est pas celle de leur rêve. On est assez loin des stéréotypes associés à ce genre de série.

jeudi 22 juillet 2010

Alice



Alors je voulais vous faire part du fait que je trouve que les critiques qui ont été faites à l'égard du film Alice au pays des merveilles de Tim Burton sont un peu, à mon sens, dûres. Car moi, après avoir attendu longtemps car découragée par tant de critiques négatives, j'ai bien aimé!
En fait, et c'est quelque chose que je ressens très rarement, ce film m'a rendue nostalgique. J'ai été très émue en me remémorant mes nombreux amis imaginaires, mon monde rempli d'énergumènes en tout genre qui me protégeaient du monde réel dans lequel je n'étais pas certaine de vouloir vivre. Ce film m'a rappelé mon enfance, m'a permis de me remémorer à quel point j'étais bien dans mon monde.

Pour ce qui est du film en tant que tel, j'y ai reconnu tous les éléments 'burtoniens': le héros incompris de ces proches car trop rêveur et original, les personnages (bien que parfois ici manichéens j'en conviens) complètement éclatés, Johnny Depp, les références à la mythologie grecque, Helena Boham Carter, l'humour (les gesticulations de la reine blanche, caricature totale des reines de contes de fées, m'ont bien fait rire).
Bien sûr, on est loin de l'originalité de Big Fish et de la profondeur d'Edward Scissorhands, ou encore de la folie de Beetlejuice. Mais on est également loin de La planète des singes, quand même. Il s'agit bien d'un Tim Burton, et pour moi, un moins bon Burton est tout de même au-dessus de la moyenne des films.

Et je dois vous avouer que depuis que j'ai vu le film, je tente tous les matins de penser à six choses impossibles. Juste pour ça, ce film restera dans mon esprit celui qui m'aura re-permis de m'évader, ne serait-ce qu'un instant par jour.


ha oui... qui est gamalkik??

dimanche 18 juillet 2010

La nana, un petit film bien sympa



Je me suis louée ce film sans trop savoir ce que c'était, et j'ai trouvé cela très touchant, original, sympathique.
Il s'agit d'un film chilien, réalisé par Sebastian Silva, dans lequel nous suivons les agissements d'une nounou (femme de ménage, gardienne des enfants) dans une famille aisée de Santiago. Raquel, (interprétée par Catalina Saavedra, vraiment très bonne) travaille depuis plus de 20 ans pour cette famille lorsque la maîtresse de maison lui annonce qu'elle devra engager une autre bonne pour l'aider. C'est alors que Raquel entreprendra de rendre la vie impossible à toutes les 'rivales' qui défileront dans SA maison.

C'est un film qui fait réfléchir, car malgré la finesse du scénario, nous ne pouvons nous empêcher d'avoir pitié de ces vies somme toute assez tristes. Elle connaît mieux les enfants que leurs propres parents, mais elle ne sera toujours que la bonne. Et malgré la tendresse dont fait preuve la famille à son égard, il est clair qu'elle n'est pas considérée comme étant au même niveau qu'eux, intellectuellement, physiquement, quotidiennement. C'est une vie complète de servitude, une vie vécue par procuration, à travers celles des membres de la famille.
Personne n'est bon ni méchant dans ce film, c'est juste que chacun reste à sa place dans l'échelle sociale et réussit rarement à changer l'ordre des choses.

D'après ce que j'ai lu, le réalisateur a voulu rendre hommage aux "nanas" qui l'ont élevé. Ce faisant, il a plutôt établi un constat assez dérangeant sur la place que nous occupons chacun sur cette terre, à Santiago ou ailleurs.
Mais c'est aussi un film rempli d'un doux espoir, que nous terminons en nous questionnant, mais en ayant passé un bon moment devant un film intelligent.

Curb Your Enthusiasm - Acting Without Acting

mercredi 30 juin 2010

Curb your enthousiasm - saison 7

Désolée pour ma non-présence, j'étais en vacances. Mais je suis de retour!
Je voudrais commencer par conseiller un endroit vraiment extra pour bruncher le dimanche: M sur Masson. C'est vraiment délicieux, frais, recherché et le tout pour moins de 20$ par personne. Wow!

Maintenant: Curb your enthousiasm. C'est une série très particulière, qui ne plaira pas à tous, mais qui plaira assurément à tous les fans de Seinfeld. Car le créateur et scénariste de l'émission culte est le héros de cette série: Larry David. Dans Curb, il met sa vie en scène, ce qui donne des airs de 'téléréalité' à cette série complètement déjantée. Je ne crois pas avoir autant ri dans ma vie qu'en écoutant ça.
Car il est complètement à côté de la plaque ce Larry (George Costanza étant son alter ego - vous voyez le genre).Il a le don de se mettre dans les situations les plus ambarrassantes, et on se demande comment ses amis et sa femme Cheryl font pour l'endurer.
Ce qu'il y a de particulier dans cette saison, c'est que Jerry Seinfeld, qui avait toujours refusé de refaire de la télé, a accepté (ainsi que tous les autres membres du casting) de faire une 'Seinfeld Reunion'. Larry et Jerry se mettent donc à écrire cette fameuse émission, ce qui donne lieu, vous vous en doutez, à des dialogues épiques entre les deux hommes, qui semblent partager une façon de voir le monde bien particulière...
C'est très drôle, mais si vous êtes de ceux qui sont mal à l'aise de voir quelqu'un se mettre les pieds dans les plats, il se pourrait que vous ayez un malaise!

Pour vous donner une idée...
Voir le vidéo. Eh oui, j'ai compris certains trucs. Thanks Amé.

mardi 22 juin 2010

True Blood saison 2 - franchement addictif

Hé oui, j'ai adoré la deuxième saison de true blood... Je l'ai trouvé meilleure que la première.

Pour mettre en contexte ceux qui ne connaissent pas: l'action de True blood, série créée par Alan Ball, créateur et scénariste de Six feet under, se déroule dans le petit village de Bon Temps, en Louisiane. Les humains et les vampires peuvent maintenant cohabiter depuis l'invention du True Blood, du sang synthétique qui permet aux vampires de se nourrir sans avoir besoin de tuer la bête humaine. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, l'être humain semblant ici beaucoup plus bestial que la plupart des vampires. Évidemment, les vampires étant de plus en plus ostracisés (faire ici un parallèle avec le racisme aux États-Unis, l'homophobie - voire toute forme de discrimination), ils doivent parfois oublier leurs anciennes querelles (penser 1000 ans) et former des alliances entre eux pour contrer l'ennemi.
Bien sûr, tout cela n'est pas toujours très subtil, mais les personnages sont tellement hauts en couleur (Sam Merlotte, le gérant du bar du village, ne donne pas sa place, ni le célèbre Lafayette ou la pétillante Tara) et les péripéties originaux qu'on embarque à coup sûr.
Selon moi, le personnage le plus intéressant et le plus représentatif de cette dénonciation que veulent faire les scénaristes des travers du peuple américain est Jason Stackhouse, le frère de Sookie la télépathe (personnage proncipal interprété par Anna Paquin, un brin énervante). Naïf à l'extrême, le pauvre Jason se cherche une raison de vivre. C'est ainsi qu'il se laisse entraîner dans un genre de secte (L'église de la communauté du soleil) qui désire monter une armée dans le but d'éradiquer les vampires. Mais même en Rambo, Jason semble toujours se faire avoir ou arriver trop tard.
Ajoutez à tout cela une ambiance torride du sud, un peu de vaudou, de mythologie, et une critique de l'intolérance, de l'extrémisme religieux et de la folie qui s'ensuit, et vous avez une série dont vous devenez vite à croc...(trop facile)

Un petit mot sur le générique d'ouverture, carrément hallucinant, qui nous permet de comprendre l'entièreté de la série et les intentions des scénaristes.

jeudi 17 juin 2010

Cherry Blossoms, bonjour tristesse!

Cherry Blossoms est un film allemand datant de 2007 réalisé par Doris Dörrie (un cherry blossom est une fleur japonaise qui a la particularité de ne fleurir qu'environ une semaine par an). On y suit le parcours d'un couple dans la soixantaine qui, marqué par (ou à cause de) un événement dramatique - la femme apprend que son mari a une maladie incurable mais n'ose pas lui annoncer -, part en voyage dans le but de visiter ses enfants. Cette visite est décevante, les enfants étant complètement détachés de leur parents, et vice-versa - ils ne se comprennent ni ne se connaissent vraiment. En fait, ils ne vivent pas au même rythme...


On peut dire que ce n'est pas un film jojo. Le voyage entrepris à deux devra, pour un certain temps, se continuer en solitaire. Mais comme souvent les âmes esseulées savent se trouver et se soutenir, il se terminera par une rencontre qui permettra aux deux partis de mieux se rendre à destination, quelle qu'elle soit.

Le Japon pourrait également être considéré comme un personnage. Son rythme, sa culture fascinante et sa nourriture transformeront en effet totalement le personnage, au départ plutôt bourru et cynique, à la fin émotif et généreux.

Autant se le dire, j'ai pleuré SANS arrêt, à partir de la troisième minute et ce, jusqu'à la fin. J'y ai vu un film sur l'attachement et sur l'amour, mais aussi sur le détachement qui se produit parfois sans que l'on ne s'en aperçoive ou qu'on le veuille. C'est aussi un film sur la vie, éphémère, et sur les épreuves auxquelles nous ne pouvons échapper.
Les grands tourments de la vie, la mort, les questionnements existentiels, les relations interpersonnelles, les déceptions et les regrets; tous ces éléments sont abordés avec beaucoup de sensibilité et de justesse.

En fait, il est ici question de vie et de mort, rien de moins. Et l'être humain étant ce qu'il est, il ne veut pas mourir seul, peu importe si la personne qui l’accompagne jusqu’à la fin a 18 ans et ne parle pas sa langue.

En fait, le film pose un regard sur le caractère éphémère des choses, qu’il s’agisse des Cherry Blossoms, de l’amour, des relations entre parents et enfants ou, tout simplement, de la vie. Tel est selon moi le thème de ce film, alors je comprendrai si vous n'êtes pas tentés, mais parfois, il faut souffrir pour avancer.

mercredi 9 juin 2010

The ghost writer - Polanski

Alors dimanche dernier, nous avions prévu aller voir ce film qui n'était à l'affiche qu'une semaine à Ex Centris. Alors nous partons en voiture, et nous aboutissons, en une demie heure, rue Ontario et Saint-Hubert. Impossible d'aller plus loin, nous devons nous stationner là!! (Note à moi-même, ne JAMAIS prévoir un déplacement quand c'est le tour de l'île et qu'en plus il pleut des cordes) Nous partons donc sous la flotte à la course et en babouches vers la rue Saint-Laurent. Je peux vous dire que nous avons bien failli être un public fantôme.
Mais le travail valait le coup.
J'ai adoré ce film.
On y suit un ghost writer, c'est-à-dire l'un de ces écrivains qui écrivent les autobiographies des personnages importants. Notre héros, joué par Ewan McGregor, est donc engagé pour remplacer un "ghost" mort dans des cisconstances nébuleuses et ainsi continuer à écrire l'autobiographie d'un ancien premier ministre britanique (Pierce Brosnan).

Un peu à la manière de The Tenant (1976 -très bon film en passant), l'écrivain, qui doit se rendre sur une île isolée pour rencontrer l'homme en question et son équipe très réduite, va tranquillement prendre la place de l'homme qui est mort. Il va se mettre à faire les mêmes choses, à poser les mêmes questions, voire à porter les mêmes vêtements que son prédecesseur et tous lui en feront la remarque. Découvrira-t-il ainsi ce qui est arrivé à cet homme? Sera-t-il lui-même victime de ses indiscrétions? D'ailleurs, il y a beaucoup de Hitchock dans cette histoire où un homme est victime des circonstances, poussé contre son gré dans une histoire qui le dépasse, et risque de payer pour avoir été trop curieux.

Dans ce climat plutôt inquiétant éclate une crise politique qui met dans l'embarras l'homme politique en question. Nous sommes constamment tenus dans le flou, ne sachant qui est bon qui est mauvais et doutant de tous les personnages. Cet aspect du film m'a fait penser à un autre chef d'oeuvre du cinéaste: Chinatown.

Nous pouvons bien sûr y voir une méfiance envers la classe politique qui semble magouiller plutôt que gouverner, et une sévère critique de la guerre en Irak. Mais nous pouvons surtout y admirer le travail d'un artiste qui est vraiment au sommet de son art (voir la scène de la fin, où un petit papier passe de mains en mains avant d'arriver à son destinataire - nous savons que c'est la clé de l'énigme, et il nous fait languir pendant au moins cinq longues minutes - brilliant! comme disent les anglais).
En passant, Kim Catrall (Samantha de Sex and the City) est franchement très bonne en maîtresse/directrice des communications de cet homme important. Son jeu est très subtil, on ne sais jamais ce qu'elle pense, mais on la sait très intelligente. Impressionnant.

Vraiment un bon thriller, prenant du début à la fin.

mardi 8 juin 2010

Californication saison II, encore plus folle que la première

Alors dans cette saison, tout ce qui avait commencé dans la première se continue, en plus profond et plus fou. Bon, difficile de conter l'histoire sans dire le punch de la première saison, mais je dirai seulement que Hank (Duchovny) prend conscience du fait que la contre-culture sud-californienne ne constitue pas en soi un mode de vie décent. Toutefois, une partie de lui s'obstine à le vivre jusqu'au bout, ce qui crée une personnalité (et un personnage) franchement contradictoire.
En fait, son mode de vie auto-destructeur est toujours confronté aux remarques de sa fille, jeune femme de 15 ans que nous dirons au bas mot très perspicace.
L'action tourne cette fois-ci autour d'un célèbre producteur de musique qui demande à Moody d'écrire sa biographie... Je n'en dis pas plus...

Il est clair que ce qui fait la marque ce cette saison, c'est vraiment les dialogues. Ils sont toujours punchés, pleins de références intéressantes (Macy, l'amie folle, est un feu roulant d'expressions complètement originales, il faut pratiquement réécouter ses montées de lait tant elles sont bien écrites). Et c'est vraiment drôle - même si j'ai versé quelques larmes à l'occasion, parce que c'est aussi très touchant.

Je rappelle que, encore plus dans cette série, ceux qui connaissent la littérature, le cinéma et la musique américaines auront plus de plaisir! Et à écouter en anglais absolument. On ne voudrais pas perdre une seule phrase!

mercredi 2 juin 2010

Roman Polanski: Wanted and Desired

Ce documentaire de Marina Zenovich, retraçant la fameuse affaire judiciaire entourant Roman Polanski, a été fait avant que le cinéaste ne soit arrêté en Suisse en 2009. Tout porte à croire qu'au lieu de l'aider, le film a été nuisible pour le cinéaste, puisqu'il remet les événements en perspective de façon extrêmement précise et a pu donner envie à certains de rouvrir l'enquête.
En effet, les avocats des deux parties parlent du cas pour la première fois, d'innombrables images d'archive relatent les faits, même la victime explique sa vision des choses, elle qui a pardonné publiquement à Polanski dans les années 90.

Tout un travail de recherche, qui nous permet de mieux connaître un homme que l'on ne peut s'empêcher de trouver fascinant. Cela nous permet également de prendre le pouls d'une époque, et de prendre conscience du fait que le peuple américain est, en 1977, de plus en plus puritain et complètement dépassé par ce personnage excentrique (après la sortie de Rosemary's Baby, il est quand même accusé de satanisme).

Tout le monde connaît l'histoire qui entoure l'accusation: quelques années après le meurtre sordide de sa femme, la superbe Sharon Tate, le cinéaste est plus que jamais malheureux, et il se réfugie dans les bras de femmes plus jeunes que lui. Il est à l'époque une immense vedette aux États-Unis, ce qui lui donne, selon la cinéaste, certains privilèges...
Ayant été embauché pour faire des photos pour le magazine Vogue Homme, il photographie un soir, dans la maison de Jack Nicholson, une jeune fille de 13 ans. Ils boivent du champagne et ingurgitent toutes sortes de substances. Ça dégénère. Il se passe des choses peu catholiques.
Le lendemain, il est accusé de viol, mais il ne sera reconnu coupable que d'avoir eu des relations sexuelles avec une mineur.
S'ensuit un invraisemblable tourbillon judiciaire, dans lequel un juge en mal de célébrité agit dans son propre intérêt au détriment de servir la justice. Toute cette saga est expliquée dans le moindre détail dans le documentaire.

Jamais la culpabilité de Polanski n'est remise en doute. Mais il a de toute évidence été victime d'un flou judiciaire qui encore aujourd'hui fait de sa vie un enfer.

Il est difficile de se faire une opinion aujourd'hui. J'avoue ne pas trop savoir que penser de tout ça. Il est clair que son geste était répréhensible, mais il aurait dû être puni en 1977! Pourquoi ne l'a-t-il pas été? Comment a-t-il pu finir par se sauver en France (qui le désirait et n'était pas du tout choqué par cette histoire - d'où le titre)? Après près de 35 ans, on dirait presque de l'acharnement...

Mais regarder ce film aujourd'hui, au lieu de briser le mythe que représente ce cinéaste à la vie franchement hallucinante, cela rend Polanski encore plus particulier et mystérieux et donne envie de revoir ses films, sachant tout ce qui se passait dans sa vie lors de tel ou tel tournage.

Un film à voir si vous êtes fascinés par cet homme et ses films, ou si vous avez envie de comprendre les tenants et aboutissants de toute cette histoire rocambolesque.

mardi 1 juin 2010

Nine: neuf fois ennuyant

J'aime bien les comédies musicales au cinéma. J'avais apprécié Chicago, beaucoup aimé Moulin Rouge et même adoré (je crois que je suis la seule) la comédie musicale post moderne Les chansons d'amour de Christophe Honoré. Et par-dessus tout, je suis une grande admiratrice de Fellini. Tous ses films m'ont touchée de différentes manières, mais celui que j'ai préféré, celui qui m'a le plus marquée, celui dont je me rappelle le plus, c'est 8 1/2, dans lequel Marcello Mastroiani interprète un cinéaste dépressif qui se réfugie dans ses souvenirs et ses fantasmes pour trouver le sujet de son prochain film. C'était un film subtil, et je peux vous dire qu'on est loin de la subtilité dans le film de Rob Marshall!

En 1982, le film de Fellini a été adapté sur Broadway sous forme de comédie musicale et le titre est devenu Nine. Je n'ai pas vu la pièce, mais j'imagine que comme le succès fut au rendez-vous, ce ne devait pas être totalement raté.

Le film, lui, est vraiment ennuyant. Premièrement, Daniel Day-Lewis a vraiment l'air de se demander dans quel bordel il s'est laissé embarqué. Il semble mal à l'aise, il surjoue, il a l'air de vouloir se sauver en courant. Deuxièmement, on dirait que le seul intérêt du film résidait, pour les producteurs, dans son casting. Oui, les femmes sont belles, et le nombre d'actrices "A-list" est impressionnant (Penéloppe Cruz, Nicole Kidman, Marion Cotillard, etc), mais personnellement, la seule qui m'a émue est Fergie, la chanteuse des Black Eyed Peas, qui joue la Saraghina dans la meilleure scène du film (scène calquée sur le film de Fellini).

Je sais, il est injuste de comparer ce film avec 8 1/2, qui est imbattable en son genre. Mais alors, pourquoi le refaire?

J'ai encore une fois été tentée par l'option fast forward...