mardi 21 juin 2011

The king's speech - Une belle performance d'acteur, un film prévisible

Décidément, l'Académie souffre d'un sérieux manque d'ouverture quant aux nouvelles formes de cinématographies, tant sur le plan visuel que du scénario. En effet, pourquoi choisir ce film plutôt que True Grit des frères Coen par exemple, assez contemporain malgré le fait qu'il s'agisse d'un western, The Social Network, qui a l'avantage de traiter d'un sujet dans le vent ou encore The Black Swan, qui comporte des éléments visuels et scénaristiques vraiment originaux? Vraiment, je ne comprends pas.

Bien sûr, l'idée de ce film est intéressante, et le scénario est construit de façon à nous rendre touchant ce futur roi légèrement désagréable. Le film est d'autant plus intéressant si l'on est attiré par l'Histoire du 20ième siècle. En effet, le roi en question aura une grande importance dans l'histoire de son pays, étant en poste lors du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, et étant le père d'Elizabeth II, toujours présente à la tête du Royaume-Uni (et autres...).

Également, dans le rôle de ce futur roi en proie à un bégaiement totalement handicapant, Colin Firth est extraordinaire. Il incarne avec une certaine fragilité cet homme aux prises avec un complexe d'infériorité flagrant promis à un avenir qui le dépasse et qui l'angoisse... avec raison.
Dans le rôle de son professeur de diction engagé par sa femme (Helena Bonham Carter), Goeffrey Rush est aussi très convaincant, quoique son jeu est parfois un peu prévisible, le scénario n'aidant pas.

J'ai aussi bien aimé le fait que les personnages évoluent dans un environnement très fermé, le film se déroulant presqu'uniquement dans une seule unité de lieu (le bureau du professeur), et les scènes les plus importantes ne comportant guère plus de deux personnages (le futur roi et son professeur). Idée intéressante lorsque l'on compare avec d'autres films d'époque ou évoquant la royauté, où la grandiloquence des décors et costumes a tendance à trop appuyer le propos et à laisser peu de place à l'imagination. Ici, il n'y a qu'à la fin, lors du fameux discours, que les éléments physiques, les murs et la grisailles s'éloignent un peu du roi, le laissant ainsi prendre toute la place qui lui revient.

Mais il y a un problème avec ce film: c'est ennuyant, surtout à cause du manque de surprise sur le plan du scénario. En effet, comme il s'agit d'un film historique, il n'y a pas trop de suspense: nous nous doutons bien que le duc deviendra roi. Il aurait donc été intéressant que le scénariste et le réalisateur osent un peu plus, qu'ils poussent plus loin cette idée de malaise par rapport au fait d'occuper à vie une fonction imposée, ou qu’ils approfondissent cette impression d’enfermement que semble vivre le roi, ses pensées étant prisonnières de son esprit, au même titre que son corps est prisonnier de sa fonction .

Bref, un peu long et ennuyant, mais tout de même intéressant, surtout pour Colin Firth.

mardi 14 juin 2011

Déménagement

Juste pour dire que depuis une semaine, jour de mon déménagement, ma vie culturelle en a pris pour son rhume à souhait. Je découvre les joies de la rénovation, des tuyaux qui coulent, des inondations, des chauffe-eau qui sautent et autres parties de plaisir.

Je ne vous oublie pas, et sitôt que j'ai deux minutes je cours au cinéma!
D'ici la semaine prochaine, tout sera rentré dans l'ordre.

lundi 6 juin 2011

Somewhere Movie Trailer Official (HD)

Somewhere - Qui est touché par la misère des riches??

J'ai détesté Somewhere de Sofia Coppola, moi qui avait pourtant adoré The Virgin Suicides et Lost in Translation, et qui avait défendu, dans la mesure du possible, son Marie-Antoinette. Mais là, c'est trop. D'abord, cette 'histoire' tournant autour d'un acteur blasé qui a accès aux plus grands luxes mais qui est déprimé (hon!), perdu et qui a oublié ses valeurs primaires n'est ni intéressante ni nouvelle.

De plus, le style contemplatif que Coppola préconise ici, rappelant le cinéma expérimental et la Nouvelle Vague n'était, selon moi, pas nécessaire. Je comprends l'idée derrière cette façon de traiter son sujet, faisant ressentir au spectateur l'ennui et le vide que vit son personnage. Sauf que l'ennui et la perte de repères finit par être bel et bien présent chez le spectateur, qui a très souvent envie de faire aller le fast-forward, plutôt que de s'extasier devant l'idée de filmer durant dix minutes une petite fille qui fait du patinage artistique, ou de répéter deux fois la même scène (!!), représentant des danseuses à poteau dans une chambre d'hôtel. N'est pas Gus Van Sant qui veut - en effet, Gerry, Paranoid Park et même Elephant donnaient dans la contemplation, mais le cinéaste évite toujours de donner un aspect prétentieux à ses expérimentations, ce à quoi Sofia Coppola n'échappe pas, de toute évidence.

Cela dit, la petite Elle Fanning a un grand talent, sa personnalité est pétillante et elle donne un peu d'humanité à ce film qui en manque totalement. Elle interprète la fille du personnage principal, un acteur désabusé qui habite au Château Marmont, à Los Angeles, hôtel très célèbre pour ses résidents hors du commun. Lorsque sa mère quitte la ville pour un certain temps, la petite retrouve ce père-enfant qu'elle connaît peu. Évidemment, elle risque de transformer cet homme...

En fait, le problème avec ce film réside entre autres dans le fait que comme le personnage de Stephen Dorff est complètement antipathique, on se fout éperdument de son destin, ce qui est délicat lorsqu'il est question d'un art qui repose beaucoup sur le processus d'identification. Également, je suis désolée de le dire si crûment, mais j'ai trouvé ce film profondément chiant et prétentieux. Sofia Coppola semble penser que quelques effets de style peuvent compenser un scénario mal écrit et mal construit.

Certains critiques y ont vu un film fin et touchant... ainsi qu'une réflexion sur la rançon de la gloire et le sytème hollywoodien, particulièrement intense pour ces pauvres vedettes. Il faut croire que la misère des riches ne touche pas tout le monde d'égale façon.

Si vous avez aimé, je suis très ouverte à la discussion!