mercredi 18 janvier 2012

The Rise of the Planet of the apes - tour de force

Que vous soyez fans ou non de série La planète des singes, que vous ayez vu ou non le film datant de 1968 avec Charlton Heston, vous êtes en mesure de vous laisser happer par ce film, du moment, évidemment, que vous acceptez la proposition de départ: Un docteur (James Franco), dont le père, de qui il est très proche, est atteint d'Alzheimer, fait des recherches sur cette maladie. Ses cobayes sont, évidemment, des singes. Le bon docteur découvre alors que les médicaments qu'il administre aux singes permettent d'augenter leur niveau d'intelligence de façon impressionnante. Lorsque la mère d'un nouveau-né est tuée, le bon docteur prend le bébé sous son aile. Il l'emmène chez lui et l'élève comme son fils.



Ce petit singe est, comme on s'en doutait, promis à un brillant avenir. En fait, le tour de force que réussissent les artisans de ce film, c'est évidemment que provoquer une identification, de la part du spectateur, au fameux Cesar, le Premier des grands singes. On en vient même à désirer la disparition de la race humaine, la nôtre, pour laisser aux singes le soin de prendre le relais, et de faire mieux, si possible.

Évidemment, on pourrait analyser ce film de plusieurs façons. Selon l'époque, cette prise de pouvoir de la popoulation faible sur la race dominante peut être reliée à d'innombrables interprétations. Et comme nous sommes rarement satisfaits de notre sort, nous avons tendance à nous identifier aux incompris, aux persécutés. Par rapport à l'histoire américaine, on peut probablement y voir une référence à l'esclavagisme, ou au massacre des peuples amérindiens. Aujourd'hui, on peut s'imaginer que les populations pauvres prennent le pouvoir, que les indignés parviennent à renverser l'ordre établi par les riches qui dirigent le monde.
Manichéen, vous dites? Effectivement. Il n'y a pas ici de zones grises, on est soit méchant (humain - sauf évidemment le docteur et son père), soit bon (les singes).

En fait, le film n'est pas sans défaut. Il y a dans ce film quelques longueurs, surtout en milieu de parcours (un bon 30 minutes). J'avais hâte que les singes se mettent au travail, et que Cesar sorte de sa prison. L'entrée en matière est selon moi beaucoup trop longue. Également, Je commence à avoir de sérieux doutes par rapport au talent de James Franco, qui joue ici deux expressions, la colère et la compassion.
Peut-être est-ce dû au fait que son personnage est construit de façon unidimensionnelle, contrairement à Cesar.

En fait, les humains sont ici les faire-valoir des singes. Le rôle de Freida Pinto, en copine vétérinaire du médecin, est selon moi parfaitement ridicule. Le seul qui s'en sort, comme à son habitude, c'est John Lightgow, en vieil homme dont la santé décline.

Toutefois, les singes comme tel sont hallucinants, attachants et crédibles. Les effets spéciaux sont impressionnants, les images sont souvent grandioses. Et bien que prévisible, le film provoque une réelle émotion chez le spectateur ainsi qu'une réflexion sur le genre humain. C'est déjà pas mal.

jeudi 12 janvier 2012

La conquête - verbeux mais intéressant

La conquête, film tourné de façon pratiquement documentaire, raconte l'ascension de Nicolas Sarkozy dans le monde politique français, jusqu'à son accession au pouvoir. Mais attention, il ne s'agit pas ici d'une critique de l'homme.

Au contraire, le film brosse au final un portrait plutôt positif de cet homme, dont la petite taille semble avoir été un incitatif à se dépasser. En fait, ce sont les opposants politiques de Sarkozy qui passent ici pour des imbéciles (entre autres Jacques Chirac et Dominique de Villepin), eux qui ont considéré Sarkozy comme un adversaire de taille alors qu'il était déjà trop tard.

Sarkozy et ses conseillers, qui semblent très proches de lui, ainsi que sa femme, Cécilia, mènent la bataille sur tous les fronts. Il est clair que les événements décrits sont réels, comme les fameux déjeuners entre Sarko et de Villepin, au cours desquels ils s'insultent à qui mieux mieux. De toute évidence, le scénariste, Patrick Rotman, a fait beaucoup de recherches. Également, certaines répliques très connues de Sarko sont reprises et remises en contexte.

Denis Podalydes propose un Sarkozy à la fois insupportable et touchant, un homme prêt à tout pour accéder au pouvoir, mais complètement démuni devant le départ de sa femme. Le film est intéressant, car les rouages du jeu politique français, ébranlés par un candidat qui ne joue pas du tout selon les règles établies, sont analysés sous toutes les coutures.

Par contre, évidemment, ça jase en masse. Donc, si vous n'êtes pas intéressé par la politique et que vous trouvez les films français trop verbeux, ne vous attardez pas à ce film.



Certaines personnes m'ont demandé de conseiller des films datant un peu... Alors cette semaine, je vous conseille mon Woody Allen préféré: Crimes & Misdemeanors (Crimes et délits). C'est tout simplement génial. Voici ce que l'écrivain et ancien critique de cinéma David Gilmour, dans son livre L'École des films, en dit: "Ce film résume le monde selon Woody Allen: un endroit où des gens tels que nos voisins peuvent réellement commettre un meurtre et s'en tirer et où des lunatiques finissent avec des filles géniales." C'est tout à fait ça, mais sous des airs plus complexes, évidemment.

mercredi 11 janvier 2012

The Bang Bang Club - Trailer

The Bang Bang club: un film moyen, une histoire fascinante






The Bang bang club n'est pas un très bon film, mais la réalité qu'il décrit est assez percutante pour en faire un film d'intérêt.

Basé sur une histoire vraie, on y suit les aventures d'un groupe de photographes de guerre basé en Afrique du Sud durant les années 90, alors que de grands bouleversements politiques créent un climat de tension et de violence hors du commun. Ces photographes, dont le groupe prendra le nom de Bang Bang Club, n'ont pas peur de se rendre au coeur du conflit. Ils sont téméraires et complètement dévoués à leur art. Leur folie et leur amour de l'adrénaline les mènera d'ailleurs tous à leur perte.

Plusieurs photographies prises par les hommes de ce groupe durant cette période deviendront célèbres, deux d'entre eux gagneront d'ailleurs un prix Pulitzer (voir photos). Mais avec la célébrité viendra, de la part du public, le questionnement éthique associé à ce genre de photos. En effet, les photos parlent d'elles-mêmes: comment être dans le feu de l'action à ce point et rester, malgré tout, en retrait et ne pas intervenir lorsque l'on est témoin d'atrocités? Dans le cas de la petite fille, plusieurs demandaient si au moins, le photographe avait éloigné le au vautour... Vous me direz que là n'est pas leur rôle. Vrai. Mais de toute évidence, ces questionnements ont eu une incidence sur l'homme qui a pris cette photo, puisqu'il fut par la suite rongé par le sentiment de culpabilité.



Toutefois, il manque quelque chose à ce film. Le problème est-il au niveau du scénario? Pourtant, le scénario se base sur le livre écrit par les deux survivants du groupe, Joao Silva (à qui il manque désormais deux jambes, lui qui a marché sur une mine en Afghanistan en 2010) et Greg Marinovich. Est-ce à cause de l'interprétation? Assurément: tous les acteurs jouent faux, surtout Ryan Philippe. Je m'étonne toujours de constater à quel point cet acteur est mauvais et semble légèrement simplet. Suis-je la seule?
Le problème est-il relié au fait qu'il s'agit du premier long métrage de fiction de Steven Silver, plutôt un habitué du documentaire? Difficile de mettre le doigt dessus, mais il est clair que le processus d'identification aux personnages tarde à s'enclencher...

Par contre, la recréation des célèbres photos dans le film est extrêmement juste et impressionnante. Également, il s'agit d'un sujet original, rarement traité au cinéma. Et le climat intense qui régnait en Afrique du Sud et au Soudan durant les années 90 est rendu de façon très percutante.

Et il est impossible de voir ce film sans y repenser, sans se questionner, sans être scandalisé par l'impasse totale dans laquelle semble se trouver l'Afrique, et ce, depuis longtemps. Le film pose des questions à la fois philosophiques et éthiques. Il nous confronte par rapport à notre position d'occidentaux qui sommes avides d'images poétiques de la souffrance des autres.

Un film intéressant à revoir à propos de la vie d'un photographe en zone de guerre: The killing fields, de Roland Joffé.

Pi (1998) Official Trailer

jeudi 5 janvier 2012

The Artist - on aime

Les amoureux du cinéma (j'en suis) seront à coup sûr transportés par ce film muet, aux innombrables références et au charme d'antan. On y suit les aventures d'un célèbre acteur de films muets, George Valentin, qui passera, comme tant d'autres, de la gloire à la ruine lors du passage du muet au parlant. Il s'attache au passage à une jeune starlette, Peppy Miller, qui arrive au bon endroit au bon moment et qui devient l'une des premières star du cinéma parlant.

Le film, réalisé par Michel Hazanavicius (OSS 117), est exceptionnel, et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, il s'agissait d'un pari très risqué. En effet, il n'était pas dit qu'un film muet rendant hommage au cinéma hollywoodien des années 30 remporterait un grand succès. Sachant les coûts exorbitants qu'engendrent désormais la production d'un film, il est même étonnant qu'un producteur ait embarqué dans l'aventure.

Ensuite, il faut bien le dire, le film est très réussi, malgré quelques longueurs en milieu de parcours. On y sent un véritable amour du cinéma américain - oui, presque trop, nous rappelant cette parfois un peu dérangeante fascination que les Français semblent avoir pour la culture américaine -, et une nostalgie assumée. Mais surtout, on remarque la grande maîtrise dont fait preuve le cinéaste, ainsi que ses deux acteurs principaux, Jean Dujardin (très touchant et crédible) et Bérénice Béjo.

Sur le plan des références, on revisite Chaplin et Buster Keaton, on repense à Citizen Kane (les scènes de déjeuners entre Valentin et son épouse, la façon de filmer le personnage principal, le magnifiant au départ, le diminuant à la fin, etc.), on danse comme Ginger Rogers et Fred Astaire et on est même étonné de retrouver des scènes rappelant les premiers westerns. On pense aussi beaucoup, à cause de cette histoire d'acteur n'ayant pas pu faire le lien entre le muet et le parlant, à Gloria Swanson dans Sunset Boulevard de Billy Wilder.

The Artist se déroule à la fin des années 20 et au début des années 30, alors que survient la Grande dépression et que la seule façon qu'ont les gens de se divertir est d'aller au cinéma. La pauvreté est partout et l'opulence reliée à la vie des stars fait rêver - est-ce que ça a beaucoup changé?-. L'ambiance morose est vraiment palpable, tant par rapport à l'histoire du personnage qu'en ce qui a trait aux nombreux chambardements économiques qui marqueront durablement le peuple américain.

Le film recèle aussi plusieurs éléments très originaux sur le plan formel. Par exemple, dans une scène où le personnage de Jean Dujardin prend conscience de l'importance qu'aura désormais le son au cinéma, le son des mouvements et des objets est magnifié alors que la voix de l'acteur est imperceptible. Une belle idée, tout comme celle d'établir, avec les titres de films à l'affiche, des liens avec l'histoire (The Lonely Star, The Guardien Angel, The Beauty Spot) qui nous est racontée.

The Artist est un film qui fait du bien, qui fait rêver et qui nous conforte dans notre amour indéfectible pour le médium cinéma.


Vite fait: J'ai trouvé que Gerry avait l'allure d'un mauvais téléfilm.

Également, j'ai regardé Pi, le premier long métrage de Darren Aronofsky, que je voulais voir depuis longtemps. Il s'agit d'un cinéaste que j'admire, et dont plusieurs films m'ont marquée, comme Requiem for a dream, The Wrestler ou Black Swan.

Disons que son premier film, devenu presque culte, est pour le moins perturbant. Il s'agit d'un genre de thriller paranoïaque dans lequel un mathématicien se lance à la recherche du nombre parfait... Moi qui suit très forte en chiffres, je ne suis pas certaine d'avoir tout capté.

Mais tel que discuté avec des amis, la rencontre entre le mysticisme et les mathématiques, assez provocatrice, promettait beaucoup et annonçait la venue d'un esprit particulier, d'un cinéaste qui ose, tant dans le fond que dans la forme.

mercredi 4 janvier 2012

The Artist - Official Trailer [HD]

Starbuck - Official Trailer [HD]

The Debt - Official Trailer [HD]

The Change Up - Official Trailer [HD]

The Debt, Starbuck, The Change Up - À louer?

The Debt

Oui, à louer, mais The Debt est selon moi un film décevant à cause de sa finale complètement ratée. Pourtant, le tout avait plutôt bien commencé, et le film s'annonçait comme un excellent thriller d'espionnage. L'histoire de ces trois espions vieillissants qui se font rattrapper par leur passé lors d'un gala en leur hommage est au départ enlevante. On devine qu'un secret important unit les espions, interprétés avec brio par Helen Mirren, Tom Wilkinson et Ciaran Hinds.

Le film nous transporte alors environ 25 années plus tôt, lors de la fameuse mission que ces trois agents du Mossad ont eu à accomplir à Berlin. Ils devaient capturer un ancien crimimel nazi dans le but de lui faire subir un procès. Évidemment, la mission ne se déroulera pas comme prévu...

Le cinéaste John Madden, qui nous avait donné le selon moi surévalué Shakespeare in love, parvient à intéresser le spectateur jusqu'aux deux tiers du film, surtout grâce à la très impressionnante Jessica Chastain, qui interprète la jeune Rachel Singer, qui se retrouve au coeur de l'intrigue. Ensuite, au bas mot, ça se gâte.

En fait, le problème survient lorsque l'on revient au présent (en 1997). Sans en dire trop, disons que Rachel devra se replonger dans cette histoire dans le but de régler le problème une fois pour toutes. Sauf que la quête est totalement invraisemblable, et ses actions sont incompréhensibles et entrent en conflit avec les agissements de sa version jeune...

Franchement, cette histoire aurait gagné en intérêt si elle avait eu une finale mieux fignolée, plus subtile. Et la fin gâche tout le reste car c'est ce dont on se rappelle lorsque l'on repense au film.

The Debt est le remake d'un film israélien. J'aimerais le voir pour m'assurer que la fin n'a pas été 'américanisée'... euh je veux dire transformée 'pour plaire à un public plus large'.


Starbuck

Starbuck fait partie de ces films qu'on dit à louer, devant lesquels on ne s'ennuie pas mais auxquels on ne repense pas vraiment.

On passe effectivememnt de bons moments en compagnie de ce David Wosniak, un genre paumé géniteur de 533 enfants dont une bonne partie décide qu'elle veut le rencontrer. Son interprète, Patrick Huard, est très crédible dans son rôle, parvenant à rendre sympathique ce personnage criblé de dettes, sorte d'adulescent légèrement déséquilibré.

Le film n'évite aucun cliché, tant dans l'élaboration de la personnalité des enfants dont Wosniak deviendra en quelque sorte l'ange gardien (le 'Emo' sensible, la droguée, l'acteur à la recherche de lui-même, l'homosexuel), que dans la relation que David entretient avec sa blonde, son père, ses frères et son meilleur ami avocat. On voit arriver les situations dramatiques de loin, ainsi que la fin, très prévisible.

Toutefois, le film distille un charme certain, et il fait du bien. Les dialogues sont très réussis, à la fois surréalistes et étonnamment crédibles. On rit, on est touché, on passe un bon moment devant un film de qualité. C'est déjà pas mal.



Enfin, pour The Change up, je dirais oui, à louer, mais seulement si vous ne filez pas et que vous voulez vous remonter le moral. Contre mon gré, j'ai bien rigolé devant ce film complètement invraisemblable. Ne vous fiez pas au trailer, mais bon, on s'entend que ça ne vole pas haut!

Crazy Stupid Love - Official Trailer [HD]

'Beginners' Trailer HD